Nouvelle incursion meurtrière de l’armée israélienne en Cisjordanie : 9 Palestiniens tués à Jénine

22/05/2024 mis à jour: 01:33
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Des Palestiniens portent le corps d’Islam Khamisa, tué lors d’une frappe aérienne israélienne dans le camp de réfugiés de Jénine - Photo : D. R.

Les affrontements, qui ont éclaté hier dans le camp de Jénine, en Cisjordanie, après une violente incursion des forces d’occupation israéliennes, ont fait 9 morts et une douzaine de blessés, dont certains sont dans un état critique.

Un nouveau carnage a été commis hier matin par les forces d’occupation sionistes dans le camp de Jénine, en Cisjordanie occupée. Selon l’agence Wafa, 7 Palestiniens ont été tués «dont un chirurgien et un enseignant», et «12 autres ont été blessés, dont certains sont dans un état grave, suite à des affrontements après un assaut donné par les forces d’occupation sur le camp de Jénine», rapporte l’agence d’information palestinienne.

D’après Al Jazeera, le nombre de victimes a grimpé à 9 morts. Sur les circonstances de ce massacre, l’agence Wafa indique que les troupes israéliennes «sont entrées dans la ville et son camp en déployant des engins militaires dans les rues de Jénine ainsi qu’à Haïfa, Naplouse, et la route de Barkine.

Cela a déclenché des affrontements dans le camp de Jénine». Wafa précise que les soldats israéliens «étaient accompagnés d’unités des forces spéciales dites ‘‘Mustaariboun‘‘ (littéralement : les ‘‘Arabisés‘‘, ndlr)». Ces derniers «sont formés pour mener des opérations clandestines en se fondant dans la population palestinienne», explique un article du journal La Croix.

Suite à ces événements tragiques, la direction de l’éducation de Jénine, citée par Wafa, a fait savoir que «toutes les écoles de Jénine ont été évacuées (…) en raison de la gravité de la situation». Mohammad Al Sabbagh, président du comité populaire du camp de réfugiés de Jénine, a affirmé que les élèves des écoles de l’UNRWA «sont toujours encerclés» par les soldats sionistes.

85 morts en 24 heures à Ghaza

L’agence Wafa alerte par ailleurs qu’au cours de ce même assaut sur le camp de Jénine, «un journaliste a été blessé par balles». Il s’agit de Amr Manasra, un reporter freelance. «Il a été blessé par des éclats d’obus provenant de balles de l’occupant, à proximité de l’hôpital de Jénine», détaille Wafa, en rassurant que «son état est jugé stable».

L’agence palestinienne révèle que «des tireurs d’élite (israéliens) ont continué à tirer sur les journalistes à proximité de l’hôpital de Jénine». Et de noter : «Selon un rapport publié par le ministère chargé des Affaires humanitaires, 147 journalistes sont tombés en martyrs dans la bande de Ghaza et en Cisjordanie entre le 7 octobre dernier et le 19 de ce mois». Avec les nouvelles victimes enregistrées à Jénine hier, le bilan des attaques israéliennes en Cisjordanie occupée s’élève désormais à 515 morts depuis le 7 octobre, dont 127 sont issus du gouvernorat de Jénine.

Dans la bande de Ghaza, le bilan global provisoire de la guerre contre la population palestinienne s’élève à 35 647 morts et 79 852 blessés depuis octobre, selon le ministère de la Santé. La même source précise qu’au moins 5 nouveaux massacres ont été commis en 24 heures, entre lundi et hier, faisant 85 morts et 200 blessés. Au 228e jour de cette campagne meurtrière sans précédent, de nouveaux cortèges de martyrs sont venus aggraver le cas de Benyamin Netanyahu, désormais dans le viseur de la Cour pénale internationale, qui est sur le point d’émettre un mandat d’arrêt international contre lui.

De fait, l’enclave palestinienne dévastée a été ciblée une nouvelle fois par des attaques intensives «par air, par terre et par mer», écrit Wafa. A Ghaza-ville, quatre personnes, dont une fillette de moins d’un an, ont été fauchées par un missile de l’aviation israélienne qui a touché la maison de la famille Al Shoubaki, dans le quartier Sahaba, à Haï Daraj, au cœur de la ville de Ghaza.

Quatre autres Palestiniens, dont deux femmes et un enfant, ont trouvé la mort dans un raid qui a ciblé une zone d’habitation à Haï Attouffah, à l’est de la ville de Ghaza, rapporte l’agence Wafa. L’artillerie sioniste a également pilonné les zones orientales du quartier d’Al Zaytoun, au sud-est de la capitale de l’enclave. 

«Nous manquons de mots pour décrire ce qui se passe»

Par ailleurs, l’aviation de l’occupant a mené une série de raids sur le camp de Bureij, dans le centre de la bande de Ghaza, «qui ont fait des dizaines de morts et de blessés», selon l’agence palestinienne. A Rafah, cinq Palestiniens ont péri lors d’une frappe dirigée contre un groupe de citoyens près du carrefour d’Awadallah, dans le camp de Yabna, au centre de la ville de Rafah, indique l’agence Wafa.

A Rafah toujours, les équipes de la Défense civile ont évacué un certain nombre de blessés après des tirs d’un drone hélicoptère de type Quadcopter, précise Wafa, sur un groupe de personnes près du siège d’une association de handicapés à la frontière palestino-égyptienne.

Au sud de la bande de Ghaza, un mort et plusieurs blessés ont été enregistrés dans le bombardement de deux habitations appartenant aux familles Abou Amer et Abou Tayr à l’est de la ville de Khan Younès. «Et il reste encore des victimes qui sont ensevelies sous les décombres des maisons bombardées», souligne Wafa. Pendant ce temps, la marine de guerre israélienne a procédé à un pilonnage intensif de la bande côtière de Khan Younès.

Au nord de la bande de Ghaza, précisément à Beit Lahia, trois Palestiniens ont été tués dans un raid aérien qui a visé une habitation appartement à la famille Al Kahlout, affirme l’agence Wafa. En outre, l’artillerie de l’armée sioniste continue de bombarder diverses zones du camp de Jabaliya. La région connaît depuis plusieurs jours, faut-il le signaler, une vaste opération de l’armée israélienne.

L’OMS a averti que l’hôpital Al Awda de Jabaliya était «assiégé» depuis deux jours, et que 170 patients et membres du personnel y étaient bloqués, déplorant des tirs de snipers et un impact de roquette. «Franchement, nous manquons de mots pour décrire ce qui se passe à Ghaza» résume, désespérée, Edem Wosornu, directrice des opérations pour le Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), devant le Conseil de sécurité de l’ONU. «Nous l’avons décrit comme une catastrophe, un cauchemar, un enfer sur terre. C’est tout cela, et pire encore», constate avec effroi la responsable onusienne. 

 

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