Le musicien et producteur américain, Grandmaster Flash, une véritable icône du genre musical, s'est produit en plein air vendredi dans le sud du Bronx, recréant l'énergie des années 1970 et 1980 qui ont vu naître le hip-hop dans ce quartier emblématique de New York.
Adolescent, Grandmaster Flash, de son vrai nom Joseph Saddler, fut l'un des pionniers du mouvement dans le Bronx, révolutionnant ainsi à la fois l'industrie musicale et la métropole américaine. Originaire de la Barbade et âgé de 65 ans, il a monté un spectacle en plein air, où il a pu inviter des légendes du rap comme MC Melle Mel (Melvin Glover) et Scorpio (Eddie Morris) du groupe Furious Five, ainsi que Sha-Rock (Sharon Green), l'une des premières femmes MC de la scène rap new-yorkaise.
Le concert, qui s'est tenu dans un parc, a été qualifié par Grandmaster Flash lui-même de «fête» plutôt que de simple spectacle. Devant des centaines de fans rassemblés malgré la chaleur et l'humidité de l'été, l'atmosphère électrique des années passées a été recréée. Le quartier du Bronx, en particulier le sud, est le berceau du hip-hop, un genre musical qui a évolué au fil des années pour devenir une force culturelle mondiale. Pour Quentin Morgan, 54 ans, venu au concert à vélo, la musique hip-hop était en résonance avec le contexte de l'époque à New York, une période où la ville avait une aura brute et hors-la-loi, selon ses mots.
Les racines du hip-hop remontent à 1973, lorsque DJ Kool Herc (Clive Campbell), un DJ d'origine jamaïcaine du Bronx, a innové en utilisant deux platines pour isoler les séquences rythmiques et percussives, jetant ainsi les bases du «breakbeat», élément clé de la musique hip-hop. Les block parties, les séances de graffitis et de breakdance ont fleuri, marquant le début d'un mouvement culturel qui a fini par s'étendre bien au-delà du Bronx.
Le 50e anniversaire du hip-hop est prévu pour le 11 août, avec un concert géant au Yankee Stadium de New York pour célébrer cette occasion majeure. L'héritage du hip-hop va au-delà de la musique, influençant également la mode, le sport et la culture populaire, tout en reflétant les origines du genre dans les communautés afro-américaines et hispaniques du Bronx, comme moyen de s'échapper de la pauvreté et de la discrimination.