Mosquée El Qods d’Igli : Un exemple concret de recyclage des eaux des ablutions

12/01/2022 mis à jour: 19:00
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Des robinets secs dans une zone désertique qui cultivait un écosystème oasien ou chacun trouvait son compte avec une économie d’eau érigée en règle du groupe, la sonnette d’alarme a été lancée par le mouvement associatif local depuis quelques années, avec une prise de conscience remarquable des enjeux de la rareté de l’eau et de l’indispensable mise en place d’un système d’économie.

C’est dans cet esprit que le comité de gestion de la mosquée Qods d’Igli s’est lancé dans le projet de réalisation d’un système dit Tourtout de recyclage d’eau à partir des eaux des ablutions, un cas concret d’incitation à l’économie de l’eau. Larbi Otmane, membre du comité de pilotage de ce projet innovant, a suivi de près toutes les étapes de réalisation du projet de station d’épuration innovante, car fonctionnant sans énergie et sans maintenance continue dans une zone saharienne où le déficit hydrique est très ressenti par la population.

Il estime que «la gestion de l’eau à Igli et toute la Saoura est l’enjeu principal de toute activité humaine, car cette ressource est rare et soumise à des risques climatiques d’autant plus graves, étant essentiel que la ressource soit exploitée à son maximum et de stopper le gaspillage généralisé».

Faisant partie d’un panel d’associations de protection de l’environnement qui ont appelé les autorités locales à mieux faire connaître les processus de planification en matière de gestion de l’eau pour renforcer la résilience de l’Algérie et rompre le cercle vicieux du manque d’eau et de l’insuffisance d’eau potable propre et salubre dans les agglomérations, localités et communautés rurales, l’association de la mosquée El Qods a complètement adhéré au projet de station d’épuration biologique de type système enviro-septicréalisé par l’entreprise EnVirostep.

Cette station gracieusement offerte par l’entreprise à titre expérimental vise à «évaluer à la fois la possibilité de réutilisation des eaux d’ablutions dans l’irrigation d’un espace vert dans cette mosquée mais aussi de sonder la perception de la culture de l’économie de l’eau chez cette population et d’étudier l’impact de cette culture sur l’utilisation d’eau non conventionnelle et ce grâce à l’observation de résultats concrets», explique M. Merabet, son DG.

Il s’agit d’une station écologique d’un débit moyen de 4000 litres/jour et d’un débit de pointe de 8000 litres/jour a été mise sur pied en seulement 5 jours pour un coût global de 5 000 000 DA.

Ses performances épuratoires sont de l’ordre de + de 96% en permanence avec un traitement par filtration sans énergie, sans produits chimiques, sans odeur, sans pièces détachées, sans bruit et sans maintenance continue pour une durée de vie de 50 ans et plus et une garantie des équipements estimée à 20 ans, explique-t-il.

Le coût de la maintenance est de quelque 25 000 DA / an et a offert un exemple concret où les eaux des ablutions d’un volume de 3750,00 litres par jour, initialement déversées dans le réseau public d’assainissement, sont actuellement récupérées, épurées naturellement et réutilisées dans l’irrigation d’un espace vert attenant à la mosquée permettant également l’exploitation du terrain occupé par la station d’épuration, en jardin ou en espace dédié au sport.

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