Monoxyde de carbone : La tragédie du «tueur silencieux»

06/01/2025 mis à jour: 11:29
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Rien que durant les dernières 24 heures, ce «tueur silencieux» a fait cinq morts, alors que 41 personnes ont été sauvées in extremis par les secouristes, indique le dernier bilan de la Direction générale de la Protection civile (DGPC), qui rappelle qu’il a fauché la vie à 153 personnes en 2023, outre 3033 personnes secourues.

Les principales causes identifiées des intoxications sont la mauvaise installation des appareils de chauffage et chauffe-eau ou ne respectant pas les normes de sécurité. Il y a aussi le manque de renouvellement de l’air dans les habitations, qui favorise l’accumulation du CO. L’utilisation de matériel obsolète ou mal entretenu augmente considérablement les risques.

En plus du blocage des conduits d’évacuation, tels que les cheminées et tuyaux. Nassim Bernaoui, sous-directeur de la statistique et de l’information à la Direction générale de la Protection civile, a révélé que «les secouristes ont remarqué que les chauffe-bains tuent plus que les chauffages à cause des défections, de leurs mauvais emplacements et leurs mauvaises installations».

«Menace sournoise»

Le monoxyde de carbone agit rapidement sur l’organisme en «remplaçant l’oxygène dans le sang, ce qui peut entraîner des maux de tête, nausées et vertiges, une confusion mentale et des évanouissements ainsi qu’une paralysie respiratoire pouvant conduire à la mort en quelques minutes», avertissent les professionnels de santé.

Le plus grave est que les victimes, «souvent endormies au moment de l’intoxication, ne réalisent pas le danger, ce qui rend cette menace encore plus sournoise». Selon la Protection civile, des centaines de personnes sont intoxiquées chaque année, et les décès liés au CO se multiplient. Rien qu’en 2024, plusieurs cas mortels ont été rapportés, principalement dans les régions où les températures hivernales sont basses, comme les Hauts-Plateaux et le nord du pays.

Le manque de sensibilisation des citoyens, associé à une faible régulation des équipements de chauffage accentuent le problème. Face à cette situation, des mesures simples peuvent prévenir des drames, tels que l’installation des «détecteurs de monoxyde de carbone» : ces appareils peu coûteux peuvent alerter les occupants en cas de fuite.

Sonelgaz a lancé dans ce contexte une vaste campagne d’installation de ce système dans les foyers. Plus de 8 millions ont été installés et l’entreprise vise à atteindre 22 millions, dans les Hauts-Plateaux en priorité. Il faut veiller également à l’entretien régulier des appareils de chauffage : un contrôle annuel par un professionnel est indispensable.

Sonelgaz rencontre néanmoins quelques contraintes comme des «refus à la pause». Les agents procèdent dans ce contexte à la vérification des installations intérieures (étanchéité, existence des sources d’aération nécessaires). Il est recommandé d’éviter les chauffages de fortune : ne pas utiliser de braseros ou de chauffe-eau artisanaux dans des espaces fermés.

Les autorités, les fabricants d’appareils et les citoyens ont chacun un rôle à jouer pour réduire ce fléau. Des campagnes de sensibilisation plus intensives, des normes de sécurité plus strictes et un contrôle accru des équipements mis sur le marché sont essentiels.

L’association Aman pour la protection des consommateurs préconise «d’acheter les appareils à combustion (chauffage et cuisine) en tenant compte de la marque et des garanties, et favoriser les magasins aux enseignes connues, tout en avantageant la production nationale». En outre, l’utilisation d’appareils contrefaits augmente considérablement les risques d’intoxication au monoxyde de carbone, surtout qu’ils sont plus accessibles à une population à faible revenu.  

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