Mohamed Yaddadene. Consultant formateur en automobile : «Le secteur automobile gagnerait à revoir plusieurs paramètres»

08/08/2024 mis à jour: 18:42
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L'arrêt de l'importation de véhicules neufs en 2024 signe une stagnation dans le secteur automobile. En parallèle, le lancement de l'industrie automobile locale ne débutera qu'à partir de l'année prochaine. Comment évaluez-vous la situation actuelle de ce marché et quelles seront les alternatives à entreprendre d'ici l'année prochaine ?

Après l'espoir suscité par le programme 2023 qui a vu l'animation du marché par les gammes importées par les concessionnaires agréés dont la liste s'est allongée avec le temps, cela a donné lieu à une redynamisation du marché et une demande sans cesse croissante. Les clients se sont préparés à voir les choses évoluées pour l'année 2024, malheureusement les quotas 2024 n'ont pas été attribués à ce jour. Les orientations stratégiques vers une industrialisation du secteur, l'offre s'est rétrécie en dépit de la forte demande et surtout du nombre de concessionnaires agréés. Cette situation va favoriser les utilisateurs de licence et les importations des véhicules de moins de trois ans en attendant d'ici la mise en service des usines annoncées. Cependant le mix produit et l’offre seront limités pour les clients, surtout dans les segments inférieurs, ce qui fait que le marché sera encore perturbé dans ses offres. En parallèle, cela va compliquer encore la situation des concessionnaires qui se sont investis dans l'importation et la distribution de véhicules neufs.


Le marché automobile d'occasion, bien qu'il soit logiquement une alternative au marché du neuf, connaît lui aussi une stagnation. Selon-vous, quelles sont les raisons de cette situation ? Quelles sont les démarches à suivre pour redynamiser ce marché ?

Les demandeurs de véhicules neufs et véhicules d'occasion étaient à l'écoute et dans l'attente des quotas 2024, ce qui s'est répercuté sur ce marché avec une offre qui se raréfie à des prix élevés. Donc cela amène à un blocage de renouvellement d'un parc dont l'âge évolue considérablement. Ce qu'il faut dans l'immédiat, c'est l'encadrement du marché des voitures d’occasion qui devraient favoriser son fonctionnement dans un cadre juridiquement organisé autour qui permettra aux concessionnaires de créer de véritables réseaux de distribution VO avec ce que cela suppose comme solutions, de reprises, de mise à niveau, de garantie et de financement éventuellement. 


La rareté de la pièce de rechange de véhicules est l'autre talon d'Achille du secteur. Cela a provoqué la flambée des prix contre une qualité qui ne suit pas. Comment peut- on encadrer ce marché tout en l'alimentant de pièces de qualité ?
 

L'une des solutions pour le marché de la pièce de rechange est la mise en œuvre d'un plan d'encadrement et de distribution par les professionnels du métier de la pièce de rechange selon les besoins du marché et surtout du parc automobile national. Il faudrait aussi encourager l'orientation vers une industrialisation locale qui aura pour objectif de répondre à la demande et d'entrer de plain-pied dans le processus de la sous-traitance pour les usines locales et probablement l'exportation. En somme, mettre en action le tissu industriel local, favoriser la production dans le cadre de l'intégration...  

 

Propos recueillis par Aziz Kharoum
 

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