Modernisation bancaire et du système financier : L’IA au menu de l’expertise algérienne

11/03/2024 mis à jour: 03:52
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Photo : D. R.

Quel serait l’apport de l’intelligence artificielle (IA) pour le système financier algérien ? Cette question a été au centre d’intérêt des experts bancaires et financiers lors des débats organisés à l’occasion d’une journée d’étude sur le thème «L’Intelligence artificielle : un catalyseur de modernisation du secteur financier algérien», organisée par l’Association des diplômés de l’Institut de financement du développement du Maghreb arabe (Ifidas), a rapporté samedi l’APS.

Selon cette dernière, le directeur général de Macir Vie, Hakim Soufi, a indiqué que «l’IA permet d’aller beaucoup plus vite et de générer du prédictif», ce qui permettra de réduire les risques, soulignant que cette technologie ajoutera 16 000 milliards de dollars à l’économie mondiale d’ici 2030.

Abondant sans le même sens, le directeur général d’Algeria FinLab, Abdelkader Khennoussi, a avancé que l’IA permettra «une réduction de 30% des risques opérationnels et 30% du coût du risque, ce qui rapportera des revenus supplémentaires aux institutions financières».

Pour sa part, l’expert international et chef de projets en implémentation de systèmes d’information en banques et assurances Abderazak Haddad a, selon la même source, affirmé que l’IA a apporté «énormément de progrès pour améliorer les résultats en gestion des projets», ajoutant que «l’Algérie possède les compétences et pourra bénéficier des expériences des autres pays et gagner des étapes pour accéder aux avantages de l’IA dans le domaine financier».

Le président d’honneur de l’Ifidas et président de l’Union algérienne des assurances et réassurances (UAR), Youcef Benmicia, a, lui, énuméré les bénéfices qu’apportera l’IA au domaine des assurances citant, notamment, une meilleure connaissance de la clientèle, une meilleure présentation des produits, prestations et services pouvant être offerts à un plus grand nombre de clients, tout en permettant de mieux anticiper et évaluer les risques.

«Révolution technologique»

Le Fonds monétaire international (FMI) s’est longuement interrogé récemment sur l’impact que peut avoir l’IA sur l’économie mondiale. «Nous sommes sur le point de vivre une révolution technologique susceptible de stimuler la productivité, de donner un coup de fouet à la croissance mondiale et d’élever les revenus dans le monde entier.

Cependant, elle risque aussi de remplacer des emplois et de creuser les inégalités», avait-on considéré. Si en effet le Fonds conçoit que l’essor rapide de l’intelligence artificielle fascine le monde, il n’en demeure pas moins qu’elle suscite surtout «un mélange d’enthousiasme et d’anxiété».

Selon le FMI, de nombreuses études ont annoncé la probabilité de voir des emplois être remplacés par l’intelligence artificielle même si «dans de nombreux cas, l’IA devrait être un complément du travail humain». En revanche, l’exposition à l’IA devrait s’établir à 40% dans les pays émergents et à 26% dans les pays à faible revenu.

Les conclusions de cette institution financière laissent entendre que l’IA donnera lieu à «moins de bouleversements immédiats dans les pays émergents et les pays en développement».

Nombre de ces pays, selon le FMI, ne disposent ni de l’infrastructure ni de la main-d’œuvre qualifiée pour tirer parti des bienfaits de l’IA, ce qui accentue le risque de voir la technologie aggraver les inégalités entre les pays au fil du temps.

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