Si elle reconnaît qu’il y a eu une certaine évolution, elle a mis en garde contre la tentation de tomber
dans le piège de l’autosatisfaction. Ce succès ne doit pas cacher les défis auxquels est confronté le secteur.
Une réunion sur la préparation de la saison estivale 2025 a été organisée hier au palais de la culture Moufdi Zakaria (Alger), en présence de Houria Meddahi, ministre du Tourisme et de l’Artisanat. Elle a permis d’identifier les insuffisances enregistrées la saison dernière et de discuter des mécanismes de soutien à l’activité touristique pour faire de la saison un succès, en coordination avec les secteurs partenaires.
La ministre a exhorté les cadres et les différents gestionnaires à adhérer à «une coopération coordonnée au moment où le tourisme est à une étape charnière, nous cherchons à la surmonter pour le faire progresser jusqu’à devenir l’un des piliers fondamentaux de la diversification de l’économie locale pour créer de la richesse et des opportunités d’emplois».
Par conséquent, souligne-t-elle, «la redynamisation du tourisme intérieur est devenue une nécessité pour lui donner un nouveau souffle, compte tenu de la croissance économique et des capacités de l’Etat, car notre pays jouit de potentialités touristiques diversifiées telles que le tourisme balnéaire, de montagne, de forêt, thermal, saharien et culturel.
Il s’agit d’atteindre un objectif commun : réaliser conjointement divers projets qui contribuent à construire un tourisme qui respecte la culture locale et l’environnement». La saison dernière a été caractérisée par un afflux énorme sur les zones côtières, notamment Annaba, Skikda, Béjaïa, Jijel et El Tarf.
Elle a remarqué que «le tourisme de la nature sur le littoral a connu une forte demande et se caractérise par une attractivité particulière surtout en saison estivale, ce qui a eu un impact économique positif majeur qui a généré des revenus importants pour les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration et des transports».
Si elle reconnaît qu’il y a eu une certaine évolution, elle a mis en garde contre la tentation de tomber dans le piège de l’autosatisfaction. Ce succès ne doit pas cacher les défis auxquels est confronté le secteur. Elle cite «le manque d’infrastructures et des services qui constitue un obstacle majeur dont se plaignaient de nombreux estivants en plus des prix élevés.
Le tourisme de santé mis en évidence
Dans ce contexte, le développement des services et le renforcement de l’offre d’hébergement constituent un challenge prioritaire pour la réussite de la saison estivale 2025 qui approche à grands pas.
Le deuxième défi consiste à inciter les touristes nationaux et les familles algériennes à passer leurs vacances au pays et ne pas partir vers des destinations étrangères. C’est le défi pour nous cette année, faire face à la concurrence des autres destinations à travers une stratégie efficace».
Autre défi : «aller au-delà du tourisme du soleil et des plages, car il y a des sites archéologiques et naturels pittoresques, la richesse de l’artisanat local et diverses activités récréatives, culturelles et exploratoires.
Il est également nécessaire de se concentrer sur la création de sites web pour promouvoir les destinations touristiques locales, développer les hôtels, diversifier les types d’hébergement, établir des campings pour recevoir des familles à des prix raisonnables». Autre recommandation : tenir compte des particularités de chaque région dans la promotion locale, que ce soit à travers des actions de terrain ou en utilisant les outils numériques.
Il faut coordonner avec la société civile locale, l’impliquant davantage et en la motivant à participer activement au succès de cette saison. «Le thermalisme et les bains traditionnels sont à encourager. Des produits appréciés par les familles d’autant plus que ce genre de tourisme n’est pas saisonnier. Il faut donc innover en exploitant toutes les potentialités de manière scientifique.
Au-delà qu’il soit un espace de loisirs et de détente, nous devons le lier au tourisme de santé d’autant plus que ce type de tourisme est très demandé et enregistre toujours une croissance», met-elle en exergue. Il faut mettre l’accent sur la promotion du tourisme réceptif afin d’attirer les touristes de l’intérieur et de l’extérieur du pays, en promouvant des destinations touristiques uniques.
«Nous devons présenter la meilleure et la plus belle image des lieux emblématiques uniques en leur genre, et c’est le rôle de l’Office national du tourisme.» Elle préconise la mise en place de plateformes numériques unifiées pour la programmation de séjours avec des fiches qui décrivent les destinations mettant en valeur toutes leurs particularités et les spécificités qui donnent une valeur supplémentaire aux produits, fascinent et attirent les touristes.
Enfin, elle a insisté sur la redynamisation du tourisme participatif en soutenant les projets des artisans dans les villages et les régions rurales. Le message de la ministre est clair : «Votre rôle est central, je superviserai le suivi de tous ces axes, et nous continuerons à travailler avec vous et à assurer la coordination.»