Le président Abdelmadjid Tebboune insiste à nouveau sur la mise en œuvre de l’Accord d’Alger de 2015 pour la résolution de la crise malienne. «Nous pensons que la crise au Mali, qui est un pays voisin avec lequel nous avons des relations très vieilles, ne peut être résolue qu’à travers la mise en œuvre de l’Accord d’Alger», a-t-il déclaré lors de ses entretiens, jeudi dernier à Moscou, avec son homologue russe, Vladimir Poutine.
Affirmant que cette crise «ne peut être réglée par la force», le chef de l’Etat sollicite l’aide de la Russie «pour appuyer l’application de cet accord». «Nous saluons les bonnes relations entre la Russie et le Mali, et nous demandons son aide pour appuyer la mise en œuvre de l’Accord d’Alger», ajoute-t-il.
Près de 10 ans après sa signature par les groupes du nord du pays et le gouvernement malien, l’Accord d’Alger n’est toujours pas appliqué, et ce, malgré les efforts de la médiation internationale conduite par l’Algérie. Le dernier coup d’Etat au Mali n’a fait que compliquer la tâche.
Dans une interview accordée en décembre 2022 au quotidien français Le Figaro, le président Tebboune a regretté l’absence d’aide dans la mise en œuvre de cet accord. «Si on nous avait aidés dans l’application de l’Accord d’Alger de 2015 pour la pacification de cette zone, on n’en serait pas là», a-t-il souligné, tout en affirmant que «dans cette crise, l’Algérie a un raisonnement de voisin, elle ne fait pas de géopolitique, comme d’autres». «Le terrorisme n’est pas ce qui me préoccupe le plus, nous pouvons le vaincre. Je suis beaucoup plus inquiet par le fait que le Sahel s’enfonce dans la misère.
Là-bas, la solution est à 80% économique et à 20% sécuritaire», a-t-il ajouté. En mars dernier, une délégation des mouvements du nord du Mali avait séjourné à Alger et demandé à l’Algérie «de consentir des efforts pour la mobilisation et l’accompagnement de la communauté internationale afin de transcender les difficultés liées à la mise en œuvre de l’accord de 2015». La délégation avait pointé du doigt «l’absence d’une volonté politique chez la junte au pouvoir» pour avancer dans le dialogue en vue de l’application de l’accord.
La réponse du pouvoir malien est intervenue quelques jours après, par l’intermédiaire du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale malien, Abdoulaye Diop. «Malgré les difficultés rencontrées, le gouvernement reste attaché à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger», avait-il rassuré.