«Mieux vaut prévenir que guérir»

08/10/2023 mis à jour: 00:22
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Mieux vaut prévenir que guérir.» Ce proverbe, dont les origines remontent à la période médiévale, est plus que jamais d’actualité en Algérie. Les professionnels de la santé ne cessent de le répéter  : pour enrayer l’évolution des maladies non transmissibles qui explosent, un changement de paradigme doit être opéré pour passer des traitements purement curatifs à une approche globale basée sur la prévention. Plus d’un quart de la population algérienne est touchée par une maladie non transmissible, comme le cancer ou le diabète. 
 

Les chiffres rendus publics récemment par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière donnent froid dans le dos : l’hypertension artérielle touche 30% des Algériens dont 71% ne savent pas qu’ils sont hypertendus. Plus de 4 millions d’Algériens sont atteints de diabète. 
 

Le pays enregistre, annuellement, près de 50 000 nouveaux cas de cancer, selon l'Institut national de la santé publique (INSP). 
La pollution, une alimentation déséquilibrée et la sédentarité sont autant de fléaux qui favorisent le risque de maladie. Selon les oncologues, 40% des cancers pourraient être évités par la prévention.

 D’où la nécessité d’adopter un mode de vie sain pour limiter, voire empêcher l’apparition de ces maladies. La prévention permet de réduire le risque de maladie, atténuer l’évolution d’une pathologie, améliorer la qualité de vie, diminuer les besoins en soins et faire baisser les coûts de santé. 
 

Les professionnels de la santé souhaitent l’application stricte et urgente du plan national dédié à la prévention. Depuis quelques années, l’Algérie est, en effet, dotée d’un plan stratégique national multisectoriel de lutte intégrée contre les facteurs de risque des maladies non-transmissibles élaboré par le ministère de la Santé. 

Parmi les mesures prises récemment, figure, par exemple, l'introduction de l’éducation physique dans l’école publique dès le primaire. La lutte contre la sédentarité est un pilier principal de la prévention. 

L’inactivité est, en effet, un danger silencieux. Malheureusement, le grand public ne prend pas suffisamment au sérieux les dangers de la sédentarité. L'OMS recommande de marcher en faisant au moins 10 000 pas par jour. 

Pourtant, de nombreux Algériens ne respectent pas cette prescription. Selon des études récentes, pas moins de 35 maladies chroniques sont favorisées par la sédentarité. Les professionnels de santé sont unanimes : l’activité physique est le premier traitement contre le cancer, l’hypertension artérielle, le diabète de type 2, l’obésité, la maladie d’Alzheimer et même contre les dépressions légères à modérées. Selon les neurologues, la première nourriture du cerveau est l’activité physique. 
 

Les spécialistes plaident pour un modèle de financement permettant de soutenir les projets de prévention par des fonds publics. Il importe aussi de donner un rôle actif au patient en le plaçant au centre de la démarche de soins. 

Le patient doit être mieux informé et devenir partenaire du corps médical. L’autre nécessité est de renforcer les compétences de la population en matière de santé grâce à des campagnes de sensibilisation et de dépistage. 

Les professionnels de la santé souhaitent, par exemple, la mise en place de services dédiés à la prévention des maladies non transmissibles dans tous les établissements de santé de proximité.    

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