Mercuriale des prix de fringues du prêt-à-porter : La bourse des ménages mise à rude contribution

08/04/2024 mis à jour: 09:14
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Les petites bourses mises à rude épreuve - Photo : H. Lyès

Bien que le département du commerce n’eut de cesse d’exhorter les agents économiques à intensifier la fluidité des ventes de vêtements de l’Aïd pour les bambins et de proposer des services et des produits à des tarifs bas et compétitifs, les prix du prêt-à-porter n’en restent pas moins exorbitants pour les ménages.

Comme lors de chaque fin du mois de ramadan, on voit les ménages s’agiter autour et dans les établissements de vente de vêtements qui ne désemplissent pas à une heure tardive de la nuit, à l’image de l’espace commercial Garden City situé à la confluence de Ouled Fayet - Dély Ibrahim - Chéraga.

Même ambiance dans les petits souks d’El Harrach, de Boumati, dans le shopping Center de Ben Aknoun, le centre commercial et de loisirs de Bab Ezzouar ou à Ardis.

C’est le grand rush. Des parents envahissent les grandes surfaces pour s’offrir de nouvelles fringues à leurs enfants et quittent à se saigner pour répondre aux caprices de ces derniers, ils sont prêts à casser leur tirelire.

D’autres familles, en revanche, qui disposent d’une bourse timide, se rabattent sur les petits magasins qui proposent une mercuriale des prix assez abordable.

A l’entrée de Bab Azzoun, l’espace commercial Printemps est pris d’assaut par des mères qui font les va-et-vient dans les rayons.

«Quand bien même les prix des vêtements restent assez chers dans leur ensemble, ici, on a une gamme de vêtements intéressante pour nos bourses», dira une mère de famille, qui se fait relayer par une jeune dame venue faire ses emplettes : «Les enfants sont devenus exigeants de nos jours et lors des fêtes de l’Aïd, la ménagère se voit contrainte de faire un effort supplémentaire pour les contenter.»

Mine de rien, ajoute une femme, qui, après avoir tâté le pouls du marché des vêtements, lâche : «J’ai dû, de mauvaise grâce, débourser plus de 15  000 DA pour mes deux enfants.»

Des parents qui ne lésinent pas sur les moyens

D’autres mères qui, flanquées de leur marmaille trimballant de gros sachets floqués du logo Printemps, abondent dans le même sens. «On ne lésine pas sur les moyens pour nos gosses… Ce n’est pas toujours la fête pour eux», diront deux dames quinquagénaires qui travaillent comme femme de ménage dans une entreprise privée.

Un père opine de la tête et poursuivre dans la foulée : «Certes, on peine à boucler parfois le mois avec les sous qu’on perçoit, mais on doit fermer l’œil sur ces dépenses  onéreuses du mois de ramadan et les fêtes qui l’accompagnent et qui mettent à rude contribution mon salaire», concède-t-il.

Du côté du lieudit Qahouat Echergui, situé à l’est d’Alger, où des ballots d’effets vestimentaires sont défaits devant les chalands, c’est le branle-bas de combat aussi avant les fêtes de l’Aïd El fitr.

Les petites et moyennes bourses  s’en approvisionnent à volonté, même si au final, la musette est mise à sec. «Il faut bien que nos enfants soient sur leur trente-et-un le jour de l’Aïd», lâche sur une note de bonne humeur une jeune femme à son amie, venue des quartiers alentours s’offrir quelques effets pour leurs joyeux mioches.

Ailleurs, dans les City Center huppés de la capitale, les marques internationales de vêtements prêt-à-porter, qui ont pignon sur rue, roulent sur la bouche de la jeune génération d’enfants. Des jeunes qui zappent la production locale au profit du produit importé ou celui dit «article de cabas».

C’est la tendance en tout cas. Les labels Kiabi,  Zara, Celio, Okaïdi et autres marques Bershka, LC Waikiki font florès depuis leur installation en Algérie. Les grandes surfaces convoitent le client en affichant la réclame «la mode à petit prix» ou «on vend au meilleur prix»…

C’est la grande affluence en tout cas dans les espaces commerciaux qui proposent la gamme d’articles de marque réputée, loin d’être, faut-il préciser, à la portée des maigres besaces. Les ménages aisés, eux, sont moins regardants sur les prix.

Pourquoi s’en priver lorsqu’on a les moyens de sa politique ! fait remarquer une cliente attitrée de l’espace commercial Garden City qui, manifestement, ne répugne pas à dépenser pour ses trois garçons. «Habiller un gosse de la tête aux pieds avec des marques internationales équivaut à dépocher entre 30 et 40 000 DA», fait savoir un papa, visiblement cadre supérieur.

A l’approche de pareilles fêtes, lui et son binôme, qui bosse dans une entreprise internationale, viennent acheter les effets vestimentaires pour eux et pour leur progéniture, confie-t-il. Faut-il noter que le marché local du textile et habillement en Algérie reste tributaire de plus des trois quarts des importations.
 

 

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