Contrairement aux années précédentes, où la flambée des prix et la raréfaction de certains produits essentiels inquiétaient les consommateurs dès les premiers jours du Ramadhan, cette année, il y a eu à Mascara une stabilité remarquable des prix des produits alimentaires de large consommation.
La première quinzaine du mois de Ramadhan dans la wilaya de Mascara s’est distinguée par une stabilité remarquable des prix des produits alimentaires de large consommation. Une situation qui contraste avec les années précédentes, où la flambée des prix et la raréfaction de certains produits essentiels inquiétaient les consommateurs dès les premiers jours.
Contrairement aux périodes de tension passées, l’huile de table et le café, autrefois rares à l’approche du Ramadhan, sont aujourd’hui disponibles en abondance, aussi bien dans les petits commerces que dans les supérettes. Il en est de même pour les viandes et les légumes, dont les prix sont restés relativement stables.
Par exemple, la pomme de terre continue de se vendre entre 110 et 120 DA le kilogramme, tout comme la tomate, dont le prix oscille toujours entre 100 et 120 DA. Le tarif du haricot vert, bien que moins consommé durant ce mois sacré, se maintient entre 450 et 480 DA le kilogramme. En ce qui concerne la viande, le poulet a enregistré une baisse de prix significative, passant de 430 à 380 DA le kilogramme. La viande rouge, en revanche, demeure inaccessible pour de nombreux ménages.
L’agneau local se vend à 2800 DA le kilogramme, tandis que l’agneau importé d’Espagne est cédé entre 2050 et 2140 DA. Le bœuf local reste à 2300 DA, tandis que son équivalent espagnol avec os oscille entre 1400 et 1600 DA. Quant à la viande de bœuf importée du Brésil, elle affiche des tarifs plus bas, entre 1300 et 1350 DA le kilogramme.
Mais la vraie surprise de ce Ramadhan reste la sardine, qui a atteint un seuil inédit. Pour la première fois, son prix a grimpé à 2000 DA le kilogramme. «C’est inédit ! En l’espace de quinze jours, la sardine est passée de 1100 à 1400, puis à 2000 DA !» s’indigne un citoyen, s’interrogeant sur cette flambée soudaine.
Malgré cette stabilité des prix et l’abondance des produits alimentaires, un problème persistant refait surface : les files d’attente devant les commerces vendant du lait subventionné à 25 DA le sachet. Ce phénomène, qui avait disparu avant le Ramadhan, a repris dès les premiers jours du mois sacré. De nombreux citoyens préfèrent patienter pour obtenir ce lait subventionné plutôt que d’acheter du lait de vache non subventionné, vendu à 80 DA le litre, pourtant disponible en quantité suffisante.
Cette situation s’explique par une forte hausse de la consommation et par le stockage excessif du lait par les ménages. Anticipant cette demande accrue, les autorités avaient sollicité, avant le Ramadhan, une augmentation de 20% du quota de poudre de lait auprès du Groupe Giplait afin d’accroître la production.
Actuellement, les quatre unités de production de lait subventionné de la wilaya assurent une production quotidienne de 130 570 litres, selon les informations fournies par l’ex-directeur du commerce, Mohamed Betka. A elle seule, la laiterie publique El Emir de Tizi (à 10 km de Mascara) produit 98 954 litres par jour, soit 75,79% de la production totale, tandis que les trois laiteries privées assurent ensemble 31 616 litres, soit 24,21% du volume global.
Pour ce Ramadhan 1446 Hijri, plusieurs facteurs ont contribué à la stabilité des prix et à l’approvisionnement régulier des commerces en denrées essentielles. Parmi eux, un contrôle renforcé mené par la direction du commerce et de la promotion des exportations, en coordination avec la sûreté de wilaya, afin de prévenir toute tentative de spéculation.
Des contrôles intensifiés
Selon les données disponibles, les équipes de la direction du commerce ont effectué 1527 interventions au cours de la première semaine du Ramadhan. Pour assurer cette mission, 60 brigades de contrôle ont été mobilisées et déployées à travers les différents circuits de distribution. Sur l’ensemble de ces interventions, 1353 ont concerné les commerces de détail, 84 ont été effectuées dans des espaces de vente en gros, 70 ont ciblé des unités de production et 21 ont eu lieu dans des entreprises d’importation.
Ces opérations ont permis de relever 174 infractions, donnant lieu à 172 procès-verbaux de poursuites judiciaires à l’encontre de commerçants en infraction avec la réglementation en vigueur. Huit locaux commerciaux ont également été proposés à la fermeture. Parmi les infractions les plus courantes, figurent la vente de produits alimentaires impropres à la consommation, l’absence d’affichage des prix et le non-respect des conditions d’hygiène.
Lors de ces contrôles, 332 kilogrammes de produits alimentaires non conformes, d’une valeur estimée à 32 millions de centimes, ont été saisis. Par ailleurs, jeudi dernier, une intervention ciblée de la brigade de contrôle de la qualité et de la répression des fraudes, menée dans la ville de Mascara, a permis la saisie de 154 kg de viande de volaille impropre à la consommation, ainsi que 11 kg de bourek farci à la viande hachée congelée, ne respectant pas les normes sanitaires en vigueur.
En dépit des efforts des autorités locales pour assurer un approvisionnement régulier et stabiliser les prix, la forte demande reste le principal facteur de perturbation du marché. Chaque année, les citoyens, par leur consommation excessive et le stockage important des produits alimentaires, accentuent les pénuries et favorisent les hausses soudaines des prix. Tant que ces comportements perdureront, les tensions sur le marché continueront de se manifester, rendant la stabilité des prix aussi fragile que temporaire.