En cette journée du samedi 18 janvier 2025 qui fut pluvieuse à Sétif, le chemin menant au Park Mall était plutôt mouvementé. Et pour cause, la ville de Sétif s’était ornée de ses plus beaux atours afin d’honorer la mémoire d’un de ses fils sportifs et surtout révolutionnaires ayant écrit son histoire en lettres d’or pleine de gloire.
Décédé le 8 novembre 2024 à Courbevoie (France), Rachid Mekhloufi fut rapatrié vers son cher pays afin d’être enterré au cimetière El Alia, à Alger. A l’entrée de la salle, il y avait un comité de réception.
A l’intérieur de la coupole du DOM, il y régnait une atmosphère de recueillement. Les invités arrivaient individuellement et par groupes. Beaucoup de personnalités (anciens joueurs internationaux, anciens dirigeants, anciens arbitres de plusieurs générations, journalistes de plusieurs tribunes et autres artistes) de tout le territoire avaient répondu présent.
Les absents retenus pour diverses raisons s’étaient préalablement excusés. Le cérémonial du mémorial Rachid Mekhloufi commença par le récit de la Fatiha du Saint Coran suivi par l’hymne national. Justement, cet hymne à mesure qu’il résonnait rappelait l’itinéraire engagé et non moins fabuleux de feu Rachid Mekhloufi pour lequel il avait tout laissé derrière lui en France, afin de rejoindre les rangs de l’équipe FLN de son pays en guerre de Libération (avril 1958).
Quel attachement au pays, quel dévouement et quel sacrifice dignes d’être enseignés dans les écoles ! L’APC de Sétif en cette journée du 18 janvier, baptisée Journée nationale des APC, tenait à rendre un vibrant hommage à son fils, le regretté Rachid Mekhloufi, soutenue par la wilaya, la DJS de Sétif, l’association Nedjma et plusieurs autres associations et bénévoles qui ont chacun de son côté apporté leur touche à l’action.
Dans son allocution, Mustapha Limani, wali de Sétif, avait souhaité la bienvenue à tous les présents en saluant la présence du directeur de cabinet du ministre des Moudjahidine et des Ayants droit et en présentant les excuses du ministre des Sports retenu par ses lourdes charges et obligations du secteur qu’il dirige. L’artiste chanteur du fameux groupe El Bahara, Sadek Djemaâoui a tenu à marquer sa présence par sa chanson culte immortelle «Djibouha Ya Louled», où il avait dans l’un de ses passages salué l’engagement des joueurs de l’équipe FLN.
Même Khier Bekakchi, ténor et voix d’or du folklore sétifien, a tenu à rendre hommage au défunt. Des témoignages vivants évoquant ce que aimait faire et déguster feu Mekhloufi de passage à Sétif, à sa ville natale. Baâziz Safsafi, l’enfant de Kouba, apprécié pour ses qualités techniques et surtout morales, fut appelé à apporter un témoignage, lui qui connaît fort bien et depuis les années 1970 le défunt. Vint en fin la cérémonie où Salim Mekhloufi, le fils de Rachid, soit honoré. Pas la peine d’évoquer sa forte émotion avec certainement en son for intérieur un sentiment sous la trame de beaucoup de dividendes de fierté. L’initiative des organisateurs n’a pas omis en cette opportunité d’honorer également une autre immense pointure sportive, en la personne du technicien ayant drivé l’équipe nationale et la JS Kabylie, le défunt Mahieddine Khalef. Et cela sans oublier l’autre technicien ayant travaillé à Sétif (USMS) décédé dernièrement, Youcef Bouzidi.
Sa mémoire fut également honorée. Pour revenir au mémorial Rachid Mekhloufi et sa fabuleuse histoire en tant que footballeur engagé et révolutionnaire ayant tout laissé derrière lui sans le moindre remord en rejoignant l’équipe FLN, à l’instar de ses compagnons de la glorieuse équipe FLN, il est peut-être temps de réfléchir à instituer leur démarche héroïque et sans pareille durant la guerre de Libération pour être enseignée dans les écoles.