Mathématiques, cet épouvantail

15/06/2022 mis à jour: 11:54
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Chaque année, l’épreuve des mathématiques fait de nombreuses victimes à l’examen du baccalauréat en Algérie. Bien avant cette fatidique deuxième journée, la peur s’installe parmi les candidats et leurs parents.

Ces appréhensions ont toujours été vécues comme «une épreuve dans l’épreuve» pour des générations de candidats. Cette mauvaise relation «historique» entre les Algériens, en général, et les mathématiques finira par prendre les allures d’une haine vis-à-vis de cette matière vue comme «un ogre» qui fait fuir les plus brillants parmi les élèves sous une pression familiale et sociale.

Il s’agit quand même d’une science qu’on peut apprendre et maîtriser comme toutes les autres. Ce que tout le monde approuve. Toutefois, il est dit que la plupart des parents persistent encore à vouloir tracer, comme une trajectoire rectiligne, l’avenir de leurs enfants, avant même qu’ils apprennent à compter avec leurs petits doigts.

Et pourtant, la preuve a été donnée dans nos écoles où des chérubins ont montré des capacités extraordinaires dans cette matière. Mais, faute d’un bon encadrement, d’un environnement propice et d’un suivi adéquat et sous la pression des parents, ils se retrouveront des années plus tard face à un complexe développé au fil des années. Et ce jeune élève brillant finira par bouder les maths.

Or, personne n’ignore le fait que les mathématiques ne sont qu’une facette théorique de ce que l’on rencontre dans la vie de tous les jours. Elle demeure la science de base qui sert à développer d’autres matières. On retrouve ses applications dans l’électronique, l’informatique, la chimie, l’écologie, la biologie, la géologie, les sciences physiques et même dans l’économie et les statistiques.

Cela veut dire qu’on ne peut nullement se passer de cette science fondamentale. Seulement, qu’est-ce qui fait que les mathématiques soient toujours «la bête noire» de nos écoliers, collégiens et lycéens ? La réponse n’est pas à chercher ailleurs. Elle se trouve dans le système éducatif lui-même. Le principal handicap réside surtout dans la façon d’enseigner les mathématiques depuis le primaire jusqu’au lycée.

Et puis s’est-on posé la question sur la formation des enseignants, dont les aptitudes à enseigner cette matière restent à revoir. Et encore, nos élèves ont-ils les aptitudes pour assimiler les cours s’ils n’ont pas reçu une base solide dans les classes primaires. Il faudra encore revenir à l’école primaire où l’on devra vulgariser et faire aimer cette matière aux élèves.

Chose qui ne se fait pas, malheureusement. Des spécialistes soutiennent qu’il n’est guère nécessaire d’être un génie pour avoir de bonnes notes en maths. Il suffit d’être un bosseur intelligent et ne pas se contenter de ce qu’on nous transmet en classe.

Une intelligence dans le travail qui manque beaucoup à nos candidats au bac. Un bel exemple a été donné par Ahmed Djebbar, mathématicien algérien et professeur émérite à l’université de Lille.

Invité lors d’une émission télévisée pour raconter son parcours, il a révélé qu’il était un élève moyen, mais qu’il travaillait énormément durant son cursus scolaire et qu’il ne connaissait pas le mot «impossible». C’était son message adressé aux jeunes qui veulent réussir.

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