Maroc : 18 personnalités influentes écrouées

24/12/2023 mis à jour: 13:24
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Saïd Naciri, président du Wydad de Casablanca. © DR

Un véritable séisme a fait trembler le Maroc, vendredi matin, lorsque le tribunal de Casablanca a mis sous mandat de dépôt 18 personnalités, 7 autres ont été placées sous contrôle judiciaire pour complément d’enquête. L’enquête n’a été entamée qu’en août dernier, alors qu’un narcotrafiquant malien, emprisonné au Maroc en 2019, avait signalé aux enquêteurs de sa cellule d’Al Jadida, des implications de hauts responsables du royaume dans de graves affaires de trafic de drogue international. 

Débutée jeudi dernier dans l’après-midi à la Cour d’appel de Casablanca, la procédure judiciaire s’est prolongée jusqu’au vendredi matin, aboutissant à la décision du procureur du Roi de placer en détention provisoire de 18 personnes. 

En plus de Saïd Naciri, député et président du puissant club sportif de la capitale économique, trois fois champion d’Afrique des clubs (ligue des champions), les mis en cause sont des hommes politiques, des hommes d’affaires, des militaires, des fonctionnaires des forces de l’ordre, des magistrats et  des notaires. 

Selon des médias  dont marocains, «lors de l’audience du 21 décembre, devant le procureur général de la Cour d’appel de Casablanca, 25 personnes ont été présentées. 

Outre les détentions provisoires, les dossiers de sept individus suspects ont été renvoyés à la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) pour une enquête approfondie». Selon les mêmes sources, les chefs d’inculpations retenus contre les présumés coupables sont «trafic de drogue international, abus de pouvoir, la fraude, faux et l’usage de faux, corruption, et obligation de témoigner sous la menace».

 Mais, les lourdes charges ont été particulièrement retenues contre, celui qu’on dénommait l’intouchable, le puissant député et président du club sportif le Wydad de Casablanca, Said Naciri, auquel la justice lui reproche le «trafic international de drogue, la spoliation, le blanchiment d’argent, le faux et l’usage de faux, le recel, l’abus de pouvoir, falsification de documents officiels et utilisation de chèques contrefaits  entre autres…» 

Aussitôt, le parti de l’Authenticité et de la Modernité (PAM) auquel appartiennent Naciri et le député Bioui d’Oujda, ville frontalière avec l’Algérie, a décidé de geler l’adhésion de ces deux militants influents. 

Ce scandale risque d’éclabousser d’autres personnalités du régime makhzénien. Le Malien, qui a provoqué ce tremblement, El Hadj Ahmed Ibrahim, qualifié de baron, avait été arrêté à l’aéroport Mohammed V de Casablanca en 2019 et condamné à 10 ans de  réclusion. Se sentant trahi par ses complices chérifiens, et pour se venger, il s’était mis à table. Une autre audience est programmée pour le 25 janvier prochain.
 

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