Mario Draghi lundi en Algérie : Alger et Rome visent un accord énergétique stratégique

07/04/2022 mis à jour: 02:55
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Mario Draghi, Premier ministre italien

Le déplacement du Premier ministre italien à Alger fait suite à une conversation téléphonique avec le président Abdelmadjid Tebboune annoncée il y a quelques jours, et une visite d’une forte délégation du groupe énergétique italien Eni à Alger, menée par le PDG de la compagnie italienne, Claudio Descalzi.

Le Premier ministre italien Mario Draghi effectuera une visite en Algérie lundi prochain pour ratifier notamment «l’accord stratégique et énergétique italo-algérien», selon ce qu’annonce une source gouvernementale italienne.

La visite intervient alors que le pays sud-européen cherche à renforcer son approvisionnement en gaz, dans un contexte de tensions énergétiques en Europe, dans le sillage de la crise ukrainienne.

Un communiqué du gouvernement italien indique que la visite entre dans le cadre de «diverses réunions institutionnelles bilatérales et multilatérales, dont le prochain sommet intergouvernemental à Alger».

Le déplacement du Premier ministre italien à Alger fait suite à une conversation téléphonique avec le président Abdelmadjid Tebboune annoncée il y a quelques jours, et une visite d’une forte délégation du groupe énergétique italien Eni à Alger, menée par le PDG de la compagnie italienne Claudio Descalzi.

Ce dernier s’est dit «très satisfait» du partenariat avec la Sonatrach, qualifiant l’Algérie de «partenaire confiant et crédible», suite à une rencontre avec le ministre de l’Energie et des Mines Mohamed Arkab qui a abordé avec le PDG d’ENI, selon un communiqué du ministère de l’Energie, «l’état actuel du marché international du gaz naturel et son évolution ainsi que les opportunités d’affaires et les perspectives futures d’investissement dans le domaine des énergies nouvelles et renouvelables en souhaitant voir «se développer des projets prometteurs qui privilégient les échanges d’expertises et le transfert de savoir-faire».

Le PDG d’ENI a fait part, de son côté, de son «très vif intérêt à continuer à investir en Algérie, qui constitue un partenaire confiant et crédible, notamment dans l’amont pétrolier et les énergie renouvelables».

Le déplacement attendu de Draghi à Alger interviendra quelques jours après la visite effectuée à Rome par une importante délégation algérienne, conduite par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Chakib Rachid Kaïd, indique la presse italienne.

Lors de la réunion tenue à Rome par les délégations algérienne et italienne, le ministre des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, a expliqué que «l’Italie souhaite un accord stratégique avec l’Algérie, pour intensifier le dialogue politique et renforcer davantage la coopération économique et énergétique, travailler ensemble pour la stabilité de la Méditerranée».

Au terme des travaux auxquels ont participé une soixantaine d’experts, l’Italie et l’Algérie ont signé un document qui identifie les principaux domaines dans lesquels les deux pays mèneront des projets communs.

Selon l’ambassadeur d’Algérie à Rome, Abdelkrim Touahria cité par la presse italienne, «l’Italie pourra compter sur des approvisionnements supplémentaires en gaz algérien au même prix, atteignant, et peut-être dépassant, 30 milliards de mètres cubes dans les mois à venir».

Selon l’ambassadeur algérien, le gaz qui transite par le gazoduc transméditerranéen qui traverse la Tunisie et atteint Mazara del Vallo, en Sicile, «pourrait réduire considérablement les effets de la crise ukrainienne et des sanctions contre la Russie sur le système d’approvisionnement énergétique italien».

Il est à savoir que l’Italie dépend à plus de 40% du gaz russe et importe 27% de ses besoins d’Algérie – environ 22 milliards de m3 – à travers le gazoduc Transmed dont la capacité peut atteindre 30 milliards de m3. 

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