Marchés pétroliers : «L’impact de la crise bancaire devrait s’atténuer»

27/03/2023 mis à jour: 08:32
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Le récent effondrement des prix du pétrole, déclenché par la nervosité bancaire, était purement spéculatif et devrait s’atténuer rapidement, selon plusieurs analyses, au vu de prévisions solides de demande pétrolière, notamment en raison de la reprise économique en Chine.

 Le marché devrait se ressaisir également car les fondamentaux des marchés pétroliers restent largement inchangés, ce qui plaide pour un scénario haussier. 

Le cabinet Goldman Sachs a ainsi souligné que les principaux indicateurs physiques, tels que les marges de raffinage, sont restés stables, signe que la demande en cours d’utilisation reste forte et devrait continuer à faire monter le marché physique. Il a également fait valoir que «la crise bancaire n’aura que des effets de courte durée et un impact très limité à long terme».
 

La semaine dernière, les prix du pétrole ont enregistré leur pire semaine depuis le début de l’année, en raison de l’effondrement de deux grandes banques américaines et le quasi-effondrement du Crédit Suisse. 

Le brut Brent est passé de plus de 80 dollars le baril à moins de 75 dollars le baril, et le West Texas Intermediate a chuté de près de 65 dollars le baril. Cela s’est produit alors que l’AIE et l’OPEP ont récemment déclaré qu’ils s’attendaient à une croissance de la demande plus forte que la croissance de l’offre.

Ainsi, le resserrement de l’offre, cité par pratiquement, tous les prévisionnistes comme la principale raison de prévisions de hausse des prix du pétrole, a cédé subitement la place aux craintes d’un ralentissement économique qui pèserait sur la demande et ferait baisser les prix. La baisse importante qui a vu les prix du pétrole tomber à des creux pluriannuels, devrait cependant s’inverser, les marchés pétroliers semblant avoir atteint un creux et entamé une ascension encourageante. 

Les tendances haussière, au cours de la semaine dernière, ont permis au prix du pétrole de renouer avec une tendance à la hausse. Le Brent est ainsi passé d’un creux de deux ans autour de 70 dollars le baril lundi à 77,20 dollars le baril lors de la séance intra-journalière de jeudi, tandis que le WTI est passé de 63 dollars le baril à 71,20 dollars. C’est un rallye de près de 10% en l’espace de seulement trois jours, note Reuters 
 

Après avoir affiché des bénéfices record pendant deux années consécutives dans un contexte de prix élevés du pétrole et du gaz, les bénéfices du secteur de l’énergie ne devraient baisser que légèrement au cours de l’année en cours par rapport aux autres secteurs du marché selon des analystes cité par Reuters. 

Les analystes notent que les prix des matières premières ont baissé par rapport aux niveaux très élevés du début de 2022, mais ont prédit que les prix devraient rester cycliquement élevés en 2023. Ceci, combiné à une croissance modeste des volumes, soutiendra une forte génération de flux de trésorerie pour les producteurs de pétrole et de gaz.


La situation du marché pétrolier s’améliore selon la banque britannique Standard Chartered qui s’attend à ce que le scénario de la semaine dernière s’inverse, les banques rachetant des positions et renforçant ainsi le rebond à court terme.

 La banque indique en outre que les prix du pétrole seront en grande partie dictés par les changements stratégiques de politique d’inventaire de l’OPEP et des pays consommateurs. Goldman Sachs souligne pour sa part que la crise bancaire inattendue avait considérablement détérioré les perspectives macroéconomiques et pesé lourdement sur les prix du pétrole, qualifiant la situation de «grand événement marquant», mais il s’attend à ce que les prix du pétrole remontent n’abaissant son objectif de fin d’année 2023 que de 100 dollars à 94 dollars le baril.

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