Les marchés mondiaux des fusions et acquisitions n’ont pas offert le retour en force que de nombreux négociateurs avaient espéré en 2024. Bien que les performances se soient améliorées, et dans certaines régions, de manière significative, les transactions mondiales ont été freinées par diverses pressions et ont généré des rendements modérés, la valeur des transactions ayant augmenté de 12% à 3,4 billions de dollars.
C’est ce que révèle le cabinet de conseil McKinsey, qui a indiqué avoir mené une enquête auprès de 1000 dirigeants représentant 86 pays et dans divers secteurs. Il en ressort que 35% des personnes interrogées ont qualifié l’instabilité géopolitique de plus grand risque pour la croissance intérieure, suivies de près par les préoccupations concernant les politiques commerciales.
Pour l’ensemble de l’année 2024, la valeur mondiale des transactions de plus de 25 millions de dollars a augmenté de 12% tandis que le nombre d’entreprises qui ont changé de mains a augmenté de 8% (à 7784, contre 7206 en 2023). La valeur moyenne mondiale des transactions a augmenté de 4% (à 443 millions de dollars, contre 424 millions de dollars en 2023) à mesure que «les conditions macroéconomiques s’amélioraient et que les négociateurs, endurcis par des vagues répétées de volatilité, s’habituaient de plus en plus aux tensions géopolitiques et aux transitions politiques», souligne la même source.
Des fusions-acquisitions dans les secteurs des Banques, Pétrole et le Gaz
Pour l’année en cours, de nouveaux obstacles géopolitiques, commerciaux ou autres pourraient-ils remettre en question ce tableau ? L’enquête de McKinsey estime que tous les négociateurs n’en bénéficieraient pas de la même manière. «Les régions, les secteurs et même les sous-secteurs sont susceptibles de subir les forces du marché de manière très différente.
De même, les acteurs qui adaptent déjà leurs stratégies de fusions et acquisitions aux nouvelles conditions sont également les plus susceptibles de prospérer, les marchés des fusions et acquisitions se fragmentant au fur et à mesure que l’année avance et reléguant les négociateurs dans deux camps : les grands gagnants et tous les autres», indique-t-on.
Et de conclure quoi «qu’un maquis de forces opposées» soit certain de se produire dans le paysage mondial des fusions et acquisitions, ce qui compliquera les décisions des négociateurs, une variété de facteurs convaincants rendent raisonnable l’élaboration d’un dossier «optimiste», voire «haussier», pour 2025. Et de souligner que l’une des forces les plus convaincantes qui pourraient stimuler les fusions et acquisitions en 2025 concerne le capital-investissement.
Et d’indiquer que la contribution du capital-investissement au volume des fusions et acquisitions dans les Amériques en 2024 s’est élevée à 398 milliards de dollars (22% de l’activité de fusions et acquisitions), alors que les contributions du capital-investissement en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique (EMEA) durant la même année se sont élevées à 243 milliards de dollars (29% de l’activité de fusion et acquisition), contre 483 milliards de dollars (32% de l’activité) en 2021.
Par ailleurs, et abordant ce qui pourrait stimuler les fusions-acquisitions dans certains secteurs d’activités, l’enquête note que des secteurs tels que la banque, les sciences de la vie, le pétrole et le gaz, la technologie, ainsi que les industries de pointe, les entreprises doivent ajuster leurs portefeuilles pour tirer parti des innovations et des nouvelles capacités désormais essentielles à la croissance.
Dans d’autres secteurs, les entreprises envisagent de conclure des accords pour assembler des plateformes de leadership qui les aideront à rivaliser à mesure que les demandes commerciales évoluent.