Malika Chitour Daoudi présente son premier roman à la librairie L’Arbre à dires à Alger : La conquête de l’eldorado de deux femmes

18/01/2022 mis à jour: 22:17
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L’auteure Malika Chitour Daoudi / Photo : D. R.

L’auteure Malika Chitour Daoudi a présenté samedi dernier, à la librairie L’Arbre à dires, à Alger, son premier roman intitulé La Kafrado, un nouveau départ, paru l’année dernière chez Casbah éditions.

De son écriture sensible, dans son tout premier roman La Kafrado, un nouveau départ, Malika Chitour Daoudi nous dresse le portrait de deux femmes, de deux religions différentes, fuyant la Sicile au printemps de 1862. 

Francesca est italienne et Mayala, alias Dorato Dorato, est une africaine Dogo du Mali. Elles s’installent dans la Ville du Jujube, à Annaba en Algérie. A travers 208 pages, l’auteure raconte cette histoire avec passion, en promenant son imagination - saupoudrée de faits historiques - et sa plume sur le sol algérien avec précision rendant encore plus intenses les différentes haltes dans lesquelles elle s’aventure pour mieux entraîner ses lecteurs. 

Malika Chitour Daoudi indique dès le départ qu’il n’était pas prévu que «La Kafrado, un nouveau départ se décline sous la forme d’un roman polyphonique. «J’ai écris, dit-elle, avec l’objectif d’abord d’écrire le roman. Je n’ai pas pensé à me faire publier. Mon but premier était de le finir. Si le premier jour j’écrivais, le deuxième jour je n’écrivais pas. Je réfléchissais à ce que je pouvais écrire le lendemain. C’était obsédant, car on est dans l’écriture. On ne pense qu’à cela. On est ailleurs. On est habité par notre histoire. Je comptais les mots et les lignes.» La Kafrado est un nom créé pour les besoins de ce livre. C’est plus exactement un mot qui symbolise une fusion d’énergie ou encore une mosaïque, comme en témoigne la jaquette du roman en question. 

En porte-parole, l’oratrice Malika Chitour Daoudi donne plus de visibilités sur quelques séquences de son roman. Francesca s’échappe de son île italienne pour fuir la misère et Angelo, son compagnon violent qui est pirate en 1862. 

Elle s’évade, ainsi, avec l’argent de ce pirate. Avant de partir vers cet Eldorado tant rêvé, elle se rend très vite compte qu’elle a besoin d’un esclave. Elle se rend au marché. Elle se retrouve face à une esclave. Elle ne réfléchit pas. L’esclave était au plus offrant. 

Elle jette deux morceaux d’or au vendeur et repart avec Dorado sur son aile en direction de la terre africaine, la ville de Jujuba, à Annaba. Armées de pugnacité, les deux femmes arrivent à fonder un domaine agricole portant le nom «La Kafrado». 

Malika Chitour Daoudi note que les deux comparses partent vers Bône en découvrant un nouveau pays qu’elles pensaient vide de tout habitant. «Elles arrivent avec tous ces a prioris et elles découvrent au fur et à mesure des gens instruits, contrairement à ce qu’il y a en Italie. Elles se retrouvent le lendemain de leur arrivée, sous la tente de Kader, un chef d’une noble tribu. Elles découvrent sous la tente de ce monsieur que c’est les mille et une nuits. Et ces gens se lavent les mains avant de passer à table. Ce détail l’a interpellée car chez elle, cela ne se passe pas ainsi. Par contre pour Dorado, elle se retrouve chez elle en terre africaine. Francesca incarne l’Européenne de l’Algérie» explique-t-elle. La Kafrado, un nouveau départ est un roman pointant du doigt l’émigration du Nord au Sud. 

Pour Malika Chitour Daoudi, l’Algérie est une mosaïque. Le personnage de Dorado n’est autre qu’une redécouverte de l’Algérie africaine millénaire. Outre cette mosaïque de nationalités, on retrouve également dans le roman des références à l’Emir Abdelkader et au soufisme. «Il y a des références historiques. C’est la petite histoire qui parle de la grande Histoire algérienne. Ce n’est pas que de la fiction. Il y a des faits historiques», précise notre oratrice. 

Il est à noter que Malika Chitour Daoudi précise qu’elle ne se considère pas, pour l’instant, comme une écrivaine. De son avis, elle le sera probablement à sa deuxième publication. En guise de conclusion, cette opticienne de profession annonce à ces potentiels auteurs qu’il y aura une suite ouverte à son premier roman La Kafrado, un nouveau départ.

Malika Chitour Daoudi,
La kafrado, un nouveau départ - Editions Casbah. 208 pages, 2021.
Prix : 750 DA

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