L’Algérie redevient le principal fournisseur de gaz naturel de l’Espagne en 2023, avec un total de 16 026 gigawattheures (GWh), soit 13% de moins qu’à la même période de l’année précédente.
Selon le bilan de Corporación de Reservas Estratégicas (Cores). Les États-Unis occupent la deuxième position avec 14 365 GWh. (-43,83%) et la Russie en troisième position, avec 11 837 GWh, soit une augmentation de près de 172% par rapport aux 4 352 GWh acquis par l’Espagne auprès de pays, au cours des deux premiers mois de 2022.
Ainsi le poids des importations de cette matière première fournis par l’Algérie à l’Espagne s’est établi à 24,2%, alors que la part des Etats-Unis était de 21,7% et celle de la Russie de 17,9% Durant le mois de février, l’Algérie a été le principal fournisseur de gaz naturel de l’Espagne avec un total de 7 481 GWh (-15 % sur un an), dont 75 GWh arrivés par bateau sous forme de gaz naturel liquéfié (GNL) et le reste transporté via le Medgaz.
L’Algérie a ainsi confirmé, au cours des deux premiers mois de l’année 2023, la reprise de sa position de premier fournisseur de gaz en Espagne -comme le note la presse espagnole - rétablissant une position maintenue pendant près d’un demi-siècle, après une baisse notable enregistrée en 2022, obligeant l’Espagne à recourir notamment au GNL américain plus coûteux en termes de transports et de regazeification.
Un peu plus de la moitié du gaz transporté par oléoducs vers l’Espagne est acheminé via le Medgaz depuis l’Algérie, dans le cadre d’achats effectués par le groupe espagnol Naturgy. Celui-ci renégocie actuellement avec le groupe Sonatrach le volet des prix de vente du gaz pour 2023 et 2024, après un précédent accord négocié en octobre dernier, en vue d’augmenter les tarifs rétroactivement pour 2021- 2022.
Naturgy et Sonatrach renégocient les prix du gaz
La renégociation entre Naturgy et Sonatrach intervient, note la presse espagnole, à un moment de tensions diplomatiques entre l’Algérie et l’Espagne, en raison du changement de position du gouvernement de Pedro Sánchez sur le Sahara Occidental, et son alignement sur la position marocaine.
Le patron de Naturgy exclut cependant que cette conjoncture soit un obstacle dans les relations gazières entre les deux pays, selon un compte rendu du média El périodicité de Espana. «La relation avec Sonatrach n’est pas en danger, c’est une excellente relation », a déclaré Francisco Reynés, président du groupe énergétique espagnol, lors d’une rencontre avec la presse à l’occasion de la présentation des bilans de l’exercice 2022.
Une relation particulière, note le journal espagnol qui estime qu’elle est différente de celle des autres groupes énergétiques internationaux, car Sonatrach est actionnaire de Naturgy avec 4,1% du capital, et partenaire dans le gazoduc Medgaz avec 51% .
Le groupe énergétique madrilène est également acheteur de gaz algérien depuis plus de 25 ans et est désormais lié à Sonatrach par un contrat d’approvisionnement allant au-delà de 2030.Le patron de Naturgy a noté toutefois, selon le média Espagnol, que « la négociation en 2023, ne sera pas aussi aisée qu’en 2022, en vue de s’entendre sur un nouveau prix du gaz fourni, à raison de quelque 5 000 millions de mètres cubes de gaz (5 Gm3) chaque année, soit environ la moitié de la capacité totale de transport de Medgaz. »
Il soulignera que «la raison prévaudra pour maintenir cette relation commerciale, industrielle et financière avec Sonatrach et avec l’Algérie», souhaite le président de Naturgy.
L’Espagne augmente ses achats de gaz russe, en dépit de la guerre
La Russie est également devenue ces derniers mois, en dépit de la guerre en Ukraine, le troisième fournisseur de gaz du marché espagnol, avec une part de près de 18 % des importations totales. « L’Espagne continue ainsi de recevoir du gaz de Russie malgré la guerre et, loin de modérer les achats, ces importations augmentent de plus en plus.
En fait, jusqu’à présent, cette année, le poids des arrivées de gaz russe sur le marché espagnol se renforce et la Russie s’est déjà positionnée comme le troisième fournisseur du pays (…)», écrit El périodico de la Energia.
Il est à noter que parmi les multiples mesures punitives européennes contre la Russie figure la perspective d’un blocage des achats de gaz russe, mais la mesure n’a pas été votée pour le moment. Ainsi après un an de guerre, l’Espagne devient un important destinataire du gaz russe par bateau en vue de son acheminement vers d’autres pays européens.