Malgré des alternatives qui existent contre sa prolifération : Le commerce informel gangrène la capitale

31/01/2022 mis à jour: 00:30
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Des structures, au lieu d’absorber le commerce informel, se transforment en gouffre financier

Des bazars autorisés par les autorités locales censées absorber le problème du commerce informel ont provoqué l’effet inverse. Dans la plupart des communes qui ont souscrit à cette idée, les structures érigées en un temps record n’ont rien à envier aux sites des bidonvilles.

 Plusieurs communes sont touchées par ce phénomène, sous l’œil bienveillant des autorités communales. A La Casbah, l’APC a eu «l’ingénieuse» idée de réaliser un «méga-marché» de proximité avec des tôles et des barres de fer à la place des Martyrs, un site pourtant historique, classé patrimoine mondial.

 A travers ce bazar, les responsables locaux ont voulu réunir les marchands anarchiques dans un seul espace, mais les vendeurs ont plutôt décuplé et la situation est devenue incontrôlable. Même constat à Kouba, où un marché bidonville a été réalisé par la commune à proximité de la station de bus de Ben Omar. Bien que les travaux de construction d’un centre commercial moderne viennent d’être achevés, rien ne prédit l’éradication des baraquements. A Réghaïa, à l’est d’Alger, c’est carrément un site bidonville situé à l’entrée de la ville qui a été transformé en marché communal.

 Malgré les multiples appels à son éradication, la situation n’a pas bougé d’un iota. Là encore, les responsables locaux continuent de fermer les yeux malgré la menace qu’il fait peser sur la vie des clients à cause notamment des branchements électriques anarchiques. A Bouzaréah, un bazar anarchique a été implanté à côté d’un marché communal en construction.
 

D’autres municipalités de la capitale connaissent également ce problème, entre autres Bachedjerrah, Mohammadia et Mahelma. Pis encore, ces bazars sont dépourvus de toutes les commodités dont les plus élémentaires telles que les issues de secours. En cas d’incendie, il est à craindre un drame, d’autant que ce sont des milliers de citoyens qui y font leurs achats. Force est de relever que peu de choses ont été faites pour endiguer le phénomène du commerce anarchique. Hormis les quelques coups de pied dans la fourmilière donnés par les services de l’ordre, sur le plan infrastructurel, Alger n’a pas de quoi s’enorgueillir. Le programme des 100 locaux commerciaux par commune enregistre du retard dans quasiment toutes les municipalités. 

A l’origine, les lenteurs bureaucratiques dans la distribution et/ou le règlement, notamment du problème du foncier. Le cas le plus édifiant reste celui du quartier de Bab El Oued où le projet de la réalisation d’un nouveau marché moderne à la place de l’ancien démoli fait du surplace. Résultat, le négoce informel y bat son plein. Les policiers en faction aux abords de la place des «Trois Horloges» ont-ils reçu des instructions de ne pas réagir et de laisser faire les vendeurs à la sauvette ? 

C’est le constat observé dans toutes les communes. Faire la guerre aux marchés informels qui pullulent n’est pas une tâche facile, semble-t-il, pour beaucoup d’apc, en l’absence d’assiettes foncières pouvant abriter plus de marchés de proximité. Serait-ce une autre excuse pour laisser l’informel damer le pion au commerce légal ? 

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