15 000 harraga partis d’Algérie interceptés, en 2021, sur les côtes européennes, ce qui donnerait à plus haute échelle 10 fois plus de personnes qui ont réussi à passer sans se faire attraper. Le chiffre est énorme.
1200 médecins vont partir s’installer légalement en France sans compter les autres diplômés, manuels, artistes ou développeurs informatiques, mais aussi cadres, hauts fonctionnaires ou anciens ministres, ces derniers étant estimés à 300 ou 400, selon des chiffres non vérifiables, à être partis après avoir si bien servi le même régime qui fait fuir tout le monde. C’est «le rêve européen», a expliqué le président Tebboune, ne se sentant à aucune proportion responsable de cet exode massif, là où un passeur de harraga plus ancré dans le réel listait récemment plusieurs causes, «les visas que plus personne n’arrive à obtenir, les problèmes de santé ou de justice, la pauvreté ou l’envie de liberté».
Le fait est là, le pays se vide de sa substance, ce qui pourrait rejoindre l’une des théories du complot, pour détruire un pays sans lui faire la guerre, il suffit de l’appauvrir, d’abord par une corruption généralisée et une éducation au rabais, puis par le pompage de ses élites en fermant l’espoir et en cadenassant les libertés, avec à la clé cet étrange deal entre pays développés, aspirateurs de ressources humaines, et pays moins avancés, en échange de médecins, l’Algérie a eu le droit à quelques footballeurs formés en Europe, au taux parallèle de l’euro par rapport au dinar, 100 médecins pour un footballeur.
Sans personne dedans, une maison devient la proie des cambrioleurs et ne resteront dans le pays que ceux qui n’ont pas de diplôme, ne savent rien faire de leurs mains et de leurs pieds ou entrent dans les réseaux de soumission politique pour gratter l’argent du Trésor public en tant que fidèles clients du système. Au «rêve européen» va donc s’opposer le cauchemar national, avec cette obligation de devoir vivre avec Kamel Rezig. Triste année.