Pendant que son frère et ses petits copains s’amusaient comme des enfants à piller le Trésor public, Bouteflika régnait. Il y avait de l’huile, du sucre et de la semoule, de l’eau aux robinets H24, peu de gens en prison et la vie était plus ou moins abordable.
Comment faisait-il ? Pour les métaphysiciens, c’est un mystère, lié à la conjonction de forces cosmiques invisibles et d’une dose de savoir-faire politique, pervers et narcissique. Pour les pâtissiers, c’est juste une recette que son successeur, qui était son ministre et son Premier ministre, n’a pas réussi à retrouver. Le veut-il ? Là, c’est vraiment un mystère, en dehors de ceux qui le connaissent, peu de gens ont cerné sa véritable personnalité, mais dans les années 2000, le prix du pétrole oscillait entre 20 dollars (2002) et 100 dollars (2008), tiré par la fabuleuse croissance chinoise, avec un bref pic à 140 dollars en 2009 pour chuter à 30 dollars à cause du krach généré par les spéculateurs US. Entre 2010 et 2020, il grimpe autour des 100 dollars suite au Printemps arabe, aux sanctions contre l’Iran et à la guerre en Libye, pour redescendre encore à 30 dollars en 2016 suite à la production de pétrole de schiste. Il monte ensuite à 70 en 2019, redescend à 30 en 2020, remonte en 2021 pour passer aujourd’hui la barre des 90 dollars mais devrait se stabiliser autour de 60 ou 70 dollars. Et alors ? L’équation est simple, nous étions 31 millions d’Algériens en 2000, avec un pétrole à 20 dollars, 42 millions en 2008 avec un pétrole à 100 dollars et 44 millions aujourd’hui avec un pétrole à 90 au moment où les mariages et naissances enregistrent un recul. Et donc ? Rien, il faut reprendre l’équation, en 2000, le président Tebboune avait 55 ans et Kamel Rezig 36 ans, le premier en a 77, le deuxième 57. Si on multiplie leurs âges additionnés par l’écart entre les prix du pétrole et qu’on divise le tout par la population indexée au prix du frites-omelette, on trouve étrangement zéro.