L’ANP affirme que l’Etat répondra avec fermeté aux «tentatives ignobles» des extrémistes violents visant à faire revivre au pays les affres du terrorisme.
L’Etat est plus que jamais déterminé à combattre l’extrémisme violent. Le haut commandement de l’ANP l’exprime clairement dans le dernier numéro de la revue El Djeich, consacré à la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme.
Sous le titre «Le peuple algérien ne se laissera pas leurrer par deux fois», l’éditorialiste d’El Djeich donne le ton. «Alors que notre pays a réalisé des progrès significatifs sur la voie souhaitée du changement, des milieux hostiles tentent, comme à l’accoutumée, de porter atteinte à la sécurité et à la stabilité de la Patrie, à travers des activités publiques suspectes et tendancieuses de fondamentalistes qui veulent, en vain, reproduire les mêmes méthodes barbares qui ont été la cause de la tragédie nationale dont notre pays a subi les affres au cours des années quatre-vingt-dix du siècle dernier, y compris la diffusion de discours extrémistes», écrit l’éditorialiste qui rassure que «l’Etat ne tolérera jamais ces tentatives ignobles et s’y opposera avec la fermeté voulue».
Rappelant le dur combat mené par les forces de l’ANP et l’ensemble des corps de sécurité contre le terrorisme durant les années quatre-vingt dix, l’éditorialiste affirme que «les tentatives de promouvoir les manifestations extrémistes seront inévitablement vouées à l’échec, tant il est vrai que notre valeureux peuple a définitivement tourné la page du passé douloureux et qu’il ne permettra en aucun cas de revenir, une fois de plus, aux années de sang et de feu».
«Tromperie…»
L’édito d’El Djeich revient sur la «tragédie nationale» en précisant que «l’Algérie avait mené, seule, une guerre féroce contre le terrorisme» qui visait «le démantèlement de l’Etat». Une guerre qu’elle a remportée grâce aux «grands sacrifices consentis par l’Armée nationale populaire et les différents services de sécurité, avec le soutien du peuple». Les Algériens, qui gardent encore des séquelles de la décennie noire, «ne se laisseront pas leurrer par deux fois».
«La tromperie n’abusera pas une nouvelle fois notre peuple du fait qu’il est désormais davantage averti et conscient des intentions des aventuriers et des plans des milieux qui n’ont jamais digéré la nouvelle option nationale prise par notre pays, qui lui a permis, en un laps de temps relativement court, d’engranger des réalisations significatives, politiques économiques et sociales, au plan interne, mais aussi de renouer avec son rôle central à l’échelle continentale et internationale, au niveau externe», assure l’éditorialiste d’El Djeich, tout en rappelant les récentes mises en garde du chef d’état-major de l’ANP, Saïd Chanegriha, contre la recrudescence des activités subversives des extrémistes religieux, qui ont fortement marqué leur présence sur les réseaux sociaux durant le mois sacré du Ramadhan.
Le général d’armée Saïd Chanegriha avait en effet affirmé, le 20 avril dernier, lors d’une visite qu’il a effectuée au siège du Commandement des forces de défense aérienne du territoire (CFDAT) à Alger, que «ces extrémistes doivent savoir que leur temps est révolu et que les institutions de l’Etat ne permettront en aucun cas le retour de ces aventuriers qui ont failli mener le pays vers le précipice et causer l’effondrement de l’Etat national pour lequel des millions de Chouhada ont donné leur vie».
M. Chanegriha avait fait le parallèle entre le retour des activités de certains intégristes connus pour leur discours religieux extrémiste et ce qui s’est passé dans les années 1990 du dernier siècle, tout en rassurant sur les capacités de l’ANP à y faire face. En effet, plusieurs apôtres de l’extrémisme violent, issus du Front islamique du salut (FIS) dissous, ont multiplié des vidéos et des appels subversifs sur les réseaux sociaux, pour inciter les Algériens et plus particulièrement les jeunes à la violence. Ces appels et messages sont souvent relayés par d’autres plateformes appartenant à des extrémistes activant à l’étranger.
«Approche globale»
La revue El Djeich vient ainsi confirmer la mobilisation de l’institution militaire, forte de sa longue expérience dans la lutte antiterroriste, pour contrer tous les plans diaboliques qui se cachent derrière ces nouvelles poussées extrémistes. Dans une allocution à l’occasion du débat de haut niveau du Conseil de sécurité sur la lutte contre le terrorisme tenu le 28 mars dernier à New York, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait fait part de la grande expérience de l’Algérie dans la lutte contre ce fléau transnational qui sème le chaos dans les quatre coins du globe.
«L’Algérie a su, dans les années 1990, affronter et vaincre le terrorisme en l’absence quasi totale du soutien matériel ou moral attendu de la communauté internationale et poursuit aujourd’hui, dans le même esprit, ses efforts pour soutenir ses pays frères dans son voisinage immédiat et au niveau continental dans leur lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, guidée en cela par son expérience, certes amère mais couronnée de succès», avait-il souligné.
L’Algérie qui a réussi, grâce à une guerre de longue haleine, à vaincre le terrorisme sur son sol, demeure fortement mobilisée pour faire face à toute forme de résurgence de ce fléau dévastateur. La plus grande menace vient aujourd’hui de la longue bande frontalière qu’elle partage avec des pays plongés dans une instabilité chronique. Une situation qui profite aux groupes terroristes en ce sens qu’ils utilisent des territoires de ces pays, notamment de la région sahélo-saharienne, comme base arrière pour cibler l’Algérie.
D’après des statistiques établies par un centre australien sur le terrorisme international pour l’année 2022, cité dans la revue El Djeich, «le terrorisme se développe dans la région du Sahel, en effet, 43% de toutes les victimes du terrorisme en 2022 ont été enregistrées dans cette région, soit une augmentation d’environ 7% par rapport à 2021». Selon ce centre, le Sahel est devenu l’épicentre du terrorisme international, avec une hausse du nombre de morts de 2000% en 15 ans. Pour répondre efficacement à cette menace, l’Algérie privilégie une approche imbriquant les politiques de développement et l’impératif sécuritaire, car convaincue qu’«il n’y a pas de développement sans sécurité, et il n’y a pas de sécurité sans développement».