Lutte contre le trafic de drogue : Saisie record de psychotropes

26/03/2023 mis à jour: 10:01
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Exceptionnel ! Les services de la Sûreté nationale ont mis la main, à la veille du mois de Ramadhan, sur plus de 1,6 million de capsules de psychotropes dans quatre grandes villes du pays : Alger, Oran, Annaba et Ouargla.

Dans ces régions et dans plusieurs autres wilayas du pays, le trafic de drogue et de psychotropes prend des proportions graves. Les services de sécurité annoncent régulièrement des saisies de ces médicaments destinés à traiter les troubles psychiques, mais utilisés comme drogues, néanmoins, ce vendredi, la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) parle de «l’une des plus importantes opérations de saisie dans l’histoire de la Sûreté nationale». 

Le Service central de lutte contre le trafic illicite des stupéfiants (SCLTIS) a déjoué l’une des plus importantes tentatives d’inonder l’Algérie de comprimés psychotropes en provenance d’un pays voisin, selon les aveux d’individus impliqués dans cette opération criminelle. 

Cette saisie a été opérée sur la base d’«informations confirmées» reçues par la police algérienne, faisant état d’une «énorme cargaison de substances psychotropes en route vers Alger, en provenance d’un pays voisin», avec comme point d’entrée en Algérie la wilaya de Tamanrasset. 

Quelque 1,2 million de capsules ont été saisies lors d’une seule opération. Le reste, c’est-à-dire 400 000 capsules, a été saisi dans d’autres opérations qui ont été menées par les enquêteurs du SCLTIS. Ces psychotropes étaient destinés, selon la DGSN, à la contrebande. 

Dans un reportage vidéo sur cette opération, la DGSN a révélé «plan insidieux mis en place par un réseau criminel composé de 10 individus, dont un couple marié, qui préparait un coup fatal ciblant les jeunes Algériens à travers la commercialisation d’une quantité importante de substances psychotropes de type ‘‘Prégabaline’’ à partir de Tamanrasset». 

Le cerveau de ce réseau, qui est «actuellement en état de fuite en France» et fait «l’objet de cinq mandats d’arrêt internationaux», est «l’un des barons de drogue et des psychotropes les plus dangereux. Il est dénommé Ch. Chouaib et est aussi connu sous les pseudonymes Zkabouj ou El Hadj». Selon la DGSN, la marchandise devrait être acheminée vers Alger à partir de Tamanrasset dans un camion à bitume.

 Une fois arrivée dans la ville de l’extrême sud de l’Algérie, un certain Saïd devait s’occuper du chargement des psychotropes dans un camion-citerne alors qu’une autre personne était chargée de conduire le camion jusqu’à Alger.

 Pour sécuriser l’opération, le réseau a engagé un «éclaireur dénommé B. Walid» dont la tâche est de «signaler les barrages de contrôle des forces de sécurité au chauffeur du camion-citerne». Pour éviter les soupçons sur sa mission, cet éclaireur a «impliqué sa femme dans l’opération» en voyageant avec elle de Laghouat jusqu’à Alger. 

Dans ses aveux filmés, cet éclaireur a indiqué que le réseau dirigé par El Hadj «active dans le trafic de toutes sortes de drogues, y compris la cocaïne». Il a également admis avoir reçu «400 000 DA pour la tâche qui lui a été confiée», contre 1,2 million de dinars pour le chauffeur du camion-citerne.

 Le chauffeur a lui affirmé qu’une fois à Alger, il a reçu des «instructions pour se diriger vers Oran, mais un accident de la circulation survenu à Oued Rhiou a faussé les comptes d’El Hadj». Ce dernier a «ordonné que la citerne du camion accidenté soit déplacée et cachée dans un entrepôt à Ouled Chebel. Cette tâche a été confiée au dénommé Oussama, qui est le frère de l’éclaireur», a-t-il dit

Cette opération policière contre ce réseau s’est achevée sur le parking de l’aéroport d’Alger à 2h, où les membres du gang, qui s’y sont retrouvés pour recevoir leur argent, ont été arrêtés. Pendant ce temps à Ouled Chebel, le dépôt qui abritait la citerne a été perquisitionné et une quantité colossale de substance psychotrope (des capsules de Prégabaline, plus connue sous le nom «saroukh») a été découverte. 

Faut-il rappeler, à titre comparatif, qu’en 2022 plus de 7 millions de comprimés psychotropes ont été saisis par les services de sécurité. Jamais ce corps constitué n’avait enregistré un nombre aussi énorme

La quantité de psychotropes saisie a plus que doublé, comparativement à celle de l’année 2021 où les mêmes services faisaient état d'une quantité de plus de 3 586 285 comprimés détournés pour des usages de toxicomanie. A titre comparatif, cette quantité saisie représente presque la moitié de celle réalisée durant l´année écoulée, soit 9507,764 kg.

 Le bilan de la DGSN a démontré en parallèle une inquiétante hausse du trafic d’un autre type, celui des drogues dures. Par ailleurs, et selon les chiffres de l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLCDT), la consommation de la cocaïne a augmenté en Algérie de plus 200% et de 100% pour les autres drogues durant les 10 premiers mois de 2022, comparée à la même période en 2021.
 

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