Lutte contre le trafic de drogue et le monoxyde de carbone : Des moyens à la mesure des dangers

26/01/2023 mis à jour: 17:24
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Le président de la République s’est penché, lors du Conseil des ministres tenu mardi, sur certains aspects dramatiques qui minent la vie quotidienne des citoyens et parfois l’endeuillent comme d’authentiques fléaux potentiels. Il s’agit donc de la lutte contre les stupéfiants et les ravages causés par le monoxyde de carbone coûteux en vies humaines.

La lutte contre les drogues et les psychotropes connaît depuis des années des opérations radicales sans intermittence. Services de sécurité, gardes-frontières et détachements de l’ANP sont sur la brèche quotidiennement pour réduire ce phénomène qui a pris de l’ampleur et dont le trafic est très actif à nos frontières ouest et sud. Il ne se passe pas un jour sans que la presse nationale ne rende compte de prises de quantités de drogues et de psychotropes importantes.

L’Algérie s’est inscrite résolument dans cette lutte de tous les instants pour endiguer ce fléau et a adopté une stratégie interne soutenue par d’importants moyens. Elle a adhéré au programme de coordination et d’action globale avec la communauté internationale et, en premier, les Etats du monde (Etats-Unis, Europe…) qui se sont mis en première ligne dans la perspective de neutralisation des réseaux maffieux et des organisations criminelles liées au grand banditisme transnational. Le président Tebboune a insisté sur les mesures à déployer pour «immuniser la société contre ce fléau». Une dépêche de l’APS a d’ailleurs signalé hier une importante prise, par un détachement de l’ANP, de huit quintaux de kif traité au niveau de la frontière avec le Maroc. La communauté internationale le sait, notre pays est devenu un espace ciblé par les narcotrafiquants du royaume. La drogue est transportée des campagnes marocaines pour être écoulée dans notre pays conformément à la stratégie hostile du makhzen envers l'Algérie. Agressive et soutenue même à l’intérieur de nos frontières par des réseaux peu scrupuleux, le gouvernement algérien consacre de grands moyens à cette lutte difficile qui doit s’adapter sans cesse sur le terrain au fil de la reconstitution constante de ces réseaux et de leur mode opératoire, aidés en cela par le pays producteur.

Sept pays frontaliers

La position géographique centrale de l’Algérie avec une profondeur périphérique vers l’est, l’ouest, le sud et le sud-est (sept pays frontaliers) en fait une plaque tournante idéale pour le cannabis marocain et les autres types de drogues. Au haschich, qui était l’essentiel de la drogue consommée à l’intérieur de nos murs, sont venus s’ajouter des drogues dures comme la cocaïne et l’héroïne, mais également divers stupéfiants hallucinogènes bon marché globalement dénommés psychotropes. Ces derniers produits étaient accessibles dans nos officines avant qu’une réglementation stricte et un contrôle de tous les instants ne viennent tarir ces points de vente qui alimentaient leur commercialisation illicite. Les trafiquants se fournissent désormais via des réseaux transnationaux grâce à la relative porosité des frontières sud et sud-est en produits clandestins issus, par voie terrestre, de plusieurs pays subsahariens et surtout de deux ou trois pays d’Afrique de l’Ouest. Face aux opérations coercitives permanentes contre les fournisseurs de stupéfiants et les grossistes, il ne se passe pas un jour sans que nos services de sécurité (police, gendarmerie et ANP) ne démantèlent et ne neutralisent des bandes criminelles pourvoyeuses ou des réseaux d’alimentation de ces drogues et psychotropes vers les zones urbaines de consommation. Malheureux constat, ces produits prohibés ont investi même les lieux du savoir que sont les collèges, lycées et universités. Notre jeunesse doit être protégée de cette bête immonde qui risque de briser la vie d’un grand nombre de nos enfants et jeter dans le désarroi leurs parents.

Monoxyde de carbone : des mesures intéressantes

Le Conseil des ministres s’est également attelé à trouver les moyens pour stopper l’hécatombe en vies humaines victimes de ce tueur silencieux qu’on appelle le monoxyde de carbone. Le retour du froid pousse les citoyens, particulièrement ceux de l’intérieur du pays ou dans les zones rurales, à se chauffer avec des appareils parfois inadaptés ou n’ayant pas été entretenus de sorte à ne pas bloquer les gaz brûlés qui ne peuvent être dégagés et qui investissent l’intérieur de l'habitation sans qu’ils ne soient détectés. Souvent, l’opinion publique s’émeut de ce que des familles entières soient décimées. Le gouvernement a donc décidé d’agir pour tenter de circonscrire le danger surtout favorisé par cette période de grand froid. Le président Tebboune a ainsi ordonné une batterie de mesures pour limiter ce véritable fléau qu’est le monoxyde de carbone et son cortège de deuil. Il a chargé officiellement le groupe Sonelgaz d’équiper gratuitement les foyers de système d’alarme (lumineux et sonore) afin de prévenir, l’alerte est vitale, les fuites de monoxyde de carbone. A l’avenir, le cahier des charges des projets de réalisation d’habitations nouvelles doit obligatoirement prévoir ce genre de système. En plus de l’élaboration d’une nouvelle loi portant «création de laboratoires de normalisation et de contrôle de sécurité dans tous les domaines», élaboration de textes juridiques fermes interdisant toutes atteintes aux systèmes de chauffage, de système de gaz et aux sources d’énergie qui alimentent les foyers «tout en interdisant leur modification une fois livrés». Il a chargé Sonelgaz de contrôler les équipements électroménagers, particulièrement les appareils de chauffage, et doter les logements «en système de qualité avec un accompagnement technique de haut niveau». Des mesures intéressantes qui ont tardé… 

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