Lutte contre la corruption : Le dispositif se renforce

20/03/2023 mis à jour: 03:48
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Avec le lancement prochain du réseau national de la transparence par la Haute autorité de transparence, de prévision et de lutte contre la corruption (HAPTPLC), le dispositif de lutte anticorruption prend davantage forme, se renforce et acquiert une visibilité à même de redonner confiance aux citoyens dans les institutions de l’Etat. 

Un réseau interactif qui sera effectif avant la fin du premier semestre de l’année en cours et dont la mission réside dans «la sensibilisation, la formation et la diffusion d’une culture de rejet de la corruption en faisant connaître les problèmes et les crimes de corruption», selon les récentes déclarations de la présidente de la HAPTPLC, depuis l’université de Saïda. 

Salima Mesrati, qui a signé récemment des conventions-cadres avec le ministère de l’Enseignement supérieur, l’Observateur national de la société civile (ONSC), et un mémorandum de coopération avec l’Egypte, multiplie les déplacements aux différentes wilayas. L’objectif est de rallier la communauté universitaire et la société civile au projet de création et de réussite du réseau national de la transparence, baptisé «Narakom», comprendre «Nous vous voyons». Installée par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, le 19 juillet 2022, la HAPTPLC a dévoilé sa stratégie, celle incluse dans «une opération globale de mise en œuvre et de suivi des procédures de renforcement de la transparence, de l’intégrité et de la lutte contre la corruption aussi bien au niveau des institutions publiques et privées qu’au niveau de la société avec l’implication de la société civile». 

En l’espace de quelques mois, l’organisme a enregistré 466 plaintes dont 177 anonymes sur lesquelles la cellule de suivi, composée de juristes, experts en finances et statisticiens, a planché. 


Jusqu’à confirmation du bien-fondé ou pas de ces «dénonciations», ce chiffre livré par la présidente de l’Instance en question ne peut échapper à l’appréciation des observateurs, encore moins à celle des citoyens. Ces derniers n’en seront que confortés dans leur conviction quant à une pratique «ayant la peau dure», au moment où les différents procès de la «issaba» continuent d’alimenter l’actualité judiciaire.


UNE INSTITUTION DE CONTRÔLE


Le rapport 2022 de l’ONG Transparency International classe l’Algérie à la 116e place, sur un total de 180 pays, avec un léger recul de l’indice de corruption de 36 à 33. Le chemin est encore long sur les traces de ce phénomène, que le professeur en droit à l’Université Alger 1, Narimène Moukhnache, qualifie «d’obstacle majeur à la démocratie, au développement et à la confiance entre société et institutions publiques». 

Lui livrer bataille exige le déploiement de moyens humains et structurels conséquents, mais surtout un cadre juridique et institutionnel. Après la ratification de la convention des Nations unies contre la corruption en 2003, l’Algérie s’est dotée d’un organisme de prévention et de lutte contre le phénomène qu’elle a fini par constitutionnaliser. S’ensuivra la création de l’Office central de répression de la corruption (OCRC) chargé uniquement de mener «les recherches et enquêtes en matière d’infraction de corruption» . 


En vertu de la constitution de 2020, l’Organe national de prévention et de lutte contre la corruption (ONPLC) a été promu en une Haute autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption, passant ainsi d’une institution de consultation à une institution de contrôle. Ce qui lui confère une palette de missions, selon Mme Mesrati, dont celles de «la collecte, de centralisation et de diffusion de toute éventuelle information ou recommandation susceptible d’aider les administrations publiques ou toute personne physique ou morale à prévenir ou à dénoncer les actes de corruption, outre la réception des déclarations de biens, leur traitement et leur contrôle».


La corruption a connu «une tendance haussière qui rend difficile les efforts de lutte contre ce phénomène», a reconnu, en mars 2020, le directeur de l’OCRC, Mokhtar Lakhdari. Entre un constat d’impuissance et la gageure du président Tebboune sur «la transparence et la lutte anticorruption», il est attendu de la HATPLC, qui a les coudées franches, de réussir là où les précédentes institutions ont trébuché.

 

 

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