L’or noir se négocie à 90 dollars le baril : Le pétrole peu impacté par la géopolitique

17/04/2024 mis à jour: 09:13
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La stratégie de longue haleine menée par l’Opep et ses alliés semble porter ses fruits

Les prix du pétrole Brent se négocient actuellement à des niveaux jamais égalés depuis six mois, soutenus par le resserrement de l’offre, la hausse de la croissance chinoise et, dans une moindre mesure, par les facteurs géopolitiques liés au conflit au Moyen-Orient, dont la riposte iranienne aux agressions israéliennes. 

L’Iran produit plus de 3 millions de barils par jour en tant que producteur majeur au sein de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), mais ce facteur n’a pas eu l’impact spectaculaire escompté sur la courbe du pétrole, dont l’évolution semble de plus en plus centrée sur les chiffres palpables de l’offre et de la demande. La stratégie de longue haleine menée par l’Opep et ses alliés semble porter ses fruits, au fil d’une politique de quotas concertée visant à remettre les fondamentaux au centre de la régulation du marché pétrolier. 

Les contrats à terme sur le Brent pour livraison en juin se négociaient aux alentours de 90 dollars, alors que le brut américain pour mai se maintenait à 85 dollars le baril. Le Brent a clôturé la séance de vendredi à 92,18 dollars, son plus haut niveau depuis octobre 2024. La courbe de l’or noir est soutenue par ailleurs par des chiffres suggérant une forte demande de pétrole en Chine, le plus grand importateur mondial de pétrole, dans le sillage d’une croissance économique plus rapide que prévu au premier trimestre. Les données sur la croissance économique de la Chine pour le premier trimestre dépassent ainsi les attentes, le PIB du pays ayant augmenté à un taux de 5,3% au cours des trois premiers mois, contre une prévision de 4,6%. 

Dans ce contexte de hausse des prix, des spéculations tablent sur un changement de la politique des quotas de l’Opep au second semestre de l’année, les réductions actuelles des pays de alliance étant en vigueur jusqu’à fin juin 2024. Les membres de l’OPEP+, menés par l’Arabie Saoudite et la Russie, ont convenu de maintenir les réductions volontaires de production de 2,2 millions de barils par jour (b/j) jusqu’à la fin du deuxième trimestre pour soutenir le marché. Lorsque les restrictions volontaires expireront fin juin, les réductions totales de l’OPEP+ devraient diminuer à 3,66 millions de b/j. Il reste à savoir ce que décidera l’Alliance à ce moment-là. 

En attendant, la Russie est en train de passer d’une réduction des exportations à une réduction de la production, ce qui induit que son quota égalera celui de l’Arabie Saoudite en juin. Les prévisions de demande de l’OPEP pour son propre brut sont bien supérieures aux volumes de production actuels. L’OPEP a déclaré le 11 avril, dans son rapport mensuel, qu’elle s’attend à ce que la demande de brut soit de 28,5 millions de b/j en 2024 et de 29 millions de b/j en 2025. 

Les prévisions pour 2024 sont de 1,9 million de b/j supérieures à la production actuelle. Les ministres de l’OPEP+ doivent se réunir le 1er juin 2024 pour discuter des plans de production pour le deuxième semestre de l’année en cours.
 

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