L’opération «Déluge d’Al Aqsa» menée par la résistance palestinienne se poursuit : Le Hamas fait trembler Israël

09/10/2023 mis à jour: 05:20
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Photo : D. R.

La nouvelle escalade des forces d’occupation israéliennes contre la bande de Ghaza, après l’offensive menée par la résistance palestinienne, suscite de vives inquiétudes.

L’offensive «Déluge d’Al Aqsa», lancée samedi par la résistance palestinienne contre les forces d’occupation israéliennes, se poursuit. Hier encore, les éléments des brigades Izz Al Din Al Qassam, bras armé du mouvement Hamas, ont réussi à atteindre plusieurs cibles militaires par des roquettes. A cela s’ajoutent des combats acharnés au sol, dans au moins une vingtaine de positions sur les Territoires palestiniens occupés, tout le long de la bande de Ghaza.

Le Djihad islamique a annoncé qu’il participait à cette offensive.  Selon le porte-parole des brigades Izz Al Din Al Qassam, Abu Ubaida, cette offensive n’est qu’à son début, assurant que les forces d’occupation ont essuyé d’importantes pertes humaines et matérielles. Des médias israéliens ont d’ailleurs fait état d’un bilan officiel de 600 morts, 2000 blessés et 100 prisonniers aux mains de la résistance palestinienne. Le porte-parole de l’armée d’occupation israélienne a reconnu, dans une déclaration à la chaîne de télévision ABC, que «le nombre de pertes humaines est inédit» et que «la plupart des morts sont des militaires appartenant à la brigade Golani, aux commandos et aux services de renseignement».

Bombardements massifs

Depuis le début de cette offensive, les forces d’occupation israéliennes ont intensifié leurs bombardements contre la bande de Ghaza, faisant plus de 370 morts et plus de 2200 blessés. Et le bilan demeure provisoire. Selon l’agence palestinienne Wafa, «des avions d’occupation israéliens ont bombardé un certain nombre de bâtiments résidentiels dans diverses zones de la bande de Ghaza, causant des victimes et des blessés».

Ces bombardements ont ciblé des immeubles et des maisons au centre de la ville de Ghaza et à Beit Hanoun, dans le Nord. Dans le sud de Ghaza, la situation est encore plus critique. «Aujourd’hui, la machine de guerre israélienne a commis deux horribles massacres à Khan Younis, au sud de la bande de Ghaza, et dans la ville de Beit Hanoun, au nord, coûtant la vie à des nourrissons, des femmes, des enfants et des personnes âgées», a annoncé la même agence de presse.

Cette nouvelle agression de l’occupation a provoqué «la destruction totale de 13 tours d’habitation et 159 unités de logement». Aussi, toujours selon l’agence Wafa, «1210 unités d’habitation ont été partiellement endommagées, dont 36 sont devenues inhabitables». A cela s’ajoute la destruction des installations publiques et des sièges sociaux dans plusieurs villes de la bande de Ghaza, ainsi que deux mosquées à Khan Younis et Beit Lahia. La situation n’est visiblement pas meilleure en Cisjordanie occupée, où des colons israéliens ont ouvert le feu sur des maisons palestiniennes du village de Jalboun, au nord-est de Jénine.

Grève générale

Cette nouvelle escalade contre la bande de Ghaza suscite de vives inquiétudes. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, qui a présidé une réunion d’urgence avec un certain nombre de responsables civils et militaires, a appelé à «la protection» du peuple palestinien, qui «a le droit de se défendre contre le terrorisme des colons et des forces d’occupation».

De son côté, le ministère palestinien des Affaires étrangères et des Expatriés, Riyad Al Maliki, a affirmé que «l’absence de solution à la question palestinienne après 75 ans de souffrances et de déplacements, la poursuite de la politique de deux poids deux mesures et le mutisme de la communauté internationale (...) quant aux pratiques racistes des forces de l’occupation sont à l’origine de l’absence de paix et de sécurité dans la région». En solidarité avec la résistance palestinienne, une grève générale a été observée hier en Cisjordanie occupée.

Il s’agit d’une action visant à dénoncer les attaques de l’armée d’occupation contre la bande de Ghaza. Selon Wasel Abou Youssef, membre du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine, cité par des médias, «la grève inclut tous les gouvernorats de Cisjordanie, dans un message palestinien de colère contre les crimes de l’occupation». Il estime ainsi que l’escalade des violences à Ghaza «nécessite une intervention internationale pour protéger le peuple palestinien».

De son côté, le ministère palestinien de l’Education a annoncé la suspension des cours. Les universités et les instituts ont également fermé leurs portes.  Les réactions internationales se multiplient. L’Algérie a exprimé sa «profonde» inquiétude face à l’escalade des agressions israéliennes barbares contre la bande de Ghaza, qui ont coûté la vie à des dizaines de Palestiniens innocents, appelant la communauté internationale à intervenir immédiatement, à travers les instances internationales concernées, pour protéger le peuple palestinien contre la brutalité et la criminalité sionistes, a indiqué samedi un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

La Tunisie a exprimé son «soutien total et inconditionnel» au peuple palestinien dans sa lutte contre le colonialisme. Le Parlement arabe a appelé la communauté internationale à «soutenir les efforts de paix et à intervenir immédiatement pour mettre fin à l’escalade en cours», tout en exhortant Israël à mettre fin aux attaques et aux actions provocatrices contre le peuple palestinien.

L’Arabie Saoudite a, quant à elle, rappelé ses avertissements répétés sur les dangers d’une détérioration de la situation en raison de la poursuite de l’occupation et de la privation du peuple palestinien de ses droits légitimes.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a appelé à «la plus grande retenue», tout en exhortant la communauté internationale à des «efforts diplomatiques pour éviter un élargissement de l’embrasement entre Israël et le Hamas». Les membres du Conseil de sécurité de l’ONU se sont réunis hier pour «des consultations privées d’urgence» sur la question palestinienne.

L’offensive de la résistance palestinienne n’est, en réalité, qu’une riposte aux innombrables crimes commis par les forces d’occupation israéliennes contre le peuple palestinien et une réaction aux assauts répétitifs des colons contre la mosquée Al Aqsa. La communauté internationale est plus que jamais interpellée afin de protéger les Palestiniens et leur permettre d’avoir leur propre Etat.

Mahmoud Abbas «Les Palestiniens ont le droit de se défendre»

Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a indiqué hier  que «les Palestiniens ont tout à fait le droit de se défendre et de protéger leurs enfants contre l’agression des forces d’occupation sionistes». Dans des instructions données aux responsables du mouvement Fatah, Mahmoud Abbas a, en outre, «insisté sur l’impératif de renforcer le front interne et la cohésion nationale face aux défis résultant de l’agression sioniste contre le peuple palestinien dans ses localités (Ghaza et Cisjordanie)», selon l’agence de presse Wafa. Il a, par ailleurs, chargé à cette occasion le membre du comité central du mouvement Farah et commissaire à la mobilisation et l’organisation dans les gouvernorats du Sud, Ahmed Hellas, de suivre la situation dans la bande de Ghaza. Selon le dernier bilan communiqué, hier après-midi, par les autorités palestiniennes, 371 Palestiniens sont tombés en martyrs et plus de 2000 autres ont été blessés, dans l’agression sioniste toujours en cours. R. N.
 

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