L’OPEP+ s’en tient à son plan de production

03/03/2022 mis à jour: 08:15
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Les pays membres de l’OPEP+ ont convenu hier, lors de leur réunion mensuelle, de s’en tenir à leur plan d’augmentation de la production en avril, malgré la pression et les appels incessants des pays consommateurs – menés par les Etats -Unis – pour amener l’alliance à mettre plus de brut sur le marché, dans un contexte de flambée, jamais égalée depuis 2013, des prix de l’or noir.

Les prix du pétrole ont continué à grimper, le Brent atteignant 112 dollars et le WTI Crude 110 dollars le baril, une demi-heure après la fin de la réunion de l’OPEP+L’OPEP+, qui a gagné en cohésion et en «maturité» depuis quelque temps, n’a pas accepté de compenser une pénurie créée par les sanctions occidentales contre la Russie. L’alliance semble soucieuse de ne pas disperser ses rangs, et de ne pas perdre ses acquis, face à des facteurs loin d’être liés aux fondamentaux du marché.

Tout porte à croire que l’alliance qui a connu plusieurs soubresauts internes, dont le dernier en date est relatif à l’épisode de la «guerre des prix» désastreuse entre Moscou et Riyad, veut gérer, plus sereinement la situation en cours, malgré les fortes pressions externes, afin de sauvegarder son poids et son rôle régulateur du marché.Dans son allocution, d’ouverture du Comité technique conjoint (JTC) de la Déclaration de coopération (DoC) tenue en préambule de la réunion ministérielle OPEP+, le secrétaire général de l’Opep a encouragé les 23 pays participants du DoC à s’accrocher à leur démarche.

Il a ainsi déclaré : «Peu importe les défis auxquels nous pourrions être confrontés, notre cadre DoC efficace et éprouvé continuera d’être le modus operandi de notre succès commun et nous aidera à nous rapprocher, étape par étape et jour après jour, de la réalisation de nos objectifs communs.»

Estimant que «cette approche mesurée sera une fois de plus payante». Hier, les 23 pays producteurs ont estimé que «les fondamentaux actuels du marché pétrolier et le consensus sur ses perspectives indiquaient un marché bien équilibré», jugeant que «la volatilité actuelle n’est pas causée par des changements dans les fondamentaux du marché, mais par les développements géopolitiques actuels». Ils ont décidé de poursuivre le rétablissement progressif de la production interrompue pendant la pandémie, selon le calendrier préétabli.

Ainsi, suite à la conclusion de la 26e réunion ministérielle de l’OPEP et non-OPEP, tenue par vidéoconférence, l’OPEP et les pays producteurs de pétrole non-OPEP participants ont décidé, selon le communiqué officiel, de «réaffirmer la décision de la 10e réunion ministérielle du 12 avril 2020, entérinée lors de réunions ultérieures, y compris la 19e réunion ministérielle du 18 juillet 2021. De reconfirmer le plan d’ajustement de la production et le mécanisme d’ajustement de la production mensuelle approuvés lors de la 19e réunion ministérielle et la décision d’ajuster à la hausse la production globale mensuelle de 400 000 barils/jour, pour le mois d’avril 2022. De réitérer l’importance cruciale d’adhérer à la pleine conformité et au mécanisme d’indemnisation en profitant de la prolongation de la période d’indemnisation jusqu’à fin juin 2022», conclut le communiqué publié à l’issue d’une brève réunion, d’à peine une demi -heure, des ministres des pays membres de l’alliance.

Celle-ci, dont la décision était prévisible, au vu de plusieurs déclarations de certains ministres des pays membres de l’alliance qui a déjà signifié ne pas prendre en compte les facteurs conjoncturels, de se retrouver le 31 mars 2022 pour la 27e réunion ministérielle OPEP et non OPEP.

L’AIE libère, sans succès, 60 millions de barils de stocks de pétrole

En plus de leurs pressions sur l’Opep+, les Etats-Unis et l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui représente les principales économies industrialisées, ont déclaré mardi qu’ils déploieraient 60 millions de barils à partir des stocks de pétrole d’urgence dans le monde entier.

«La situation sur les marchés de l’énergie est très grave et exige toute notre attention», a déclaré le directeur exécutif de l’AIE, Fatih Birol, dans un communiqué. «La sécurité énergétique mondiale est menacée, mettant l’économie mondiale en danger pendant une phase fragile de la reprise, a-t-il encore souligné.

L’initiative n’a eu, cependant, aucun effet sur le marché, les prix ayant au contraire amorcé une hausse vertigineuse. Le brut Brent a ainsi augmenté hier en début de cotation de 7,7% à 113,09 dollars le baril, le plus haut depuis 2013.

L’OPEP+ a augmenté sa production de 400 000 barils par jour (bpj) chaque mois depuis août, alors qu’elle annulait les coupes opérées lorsque la pandémie avait réduit la demande.

L’OPEP+ a encore 2,6 millions de bpj de réductions qu’elle prévoit de dénouer d’ici la fin septembre, tandis que la demande de pétrole a fortement rebondi, alors que la pandémie s’est estompée, provoquant une hausse de la demande et entraînant une forte hausse des prix du pétrole.

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