L’offre télévisuelle durant ce mois de Ramadhan est pléthorique : Les dramas algériens cartonnent

17/03/2024 mis à jour: 02:15
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Photo : D. R.

Diffusé par Samira TV, le feuilleton Doumou’e lewlia est dans le top 3 des dramas les plus suivis durant cette première semaine de Ramadhan. Produit par Gosto et réalisé par Nadjib Oulebsir, d’après un scénario de Rabah Slimani, ce feuilleton narre l’histoire de Farid Jaguar (Hassan Kechache), qui verse dans le trafic de faux billets et qui fait dans le jeu de hasard.


Le drame supplante la comédie pour ce Ramadhan 2024 à la télévision. Les feuilletons El Barani (l’étranger), El Rihane (le pari) et Doumou’e lewlia (les larmes de la femme) enregistrent des records d’audience. Réalisé par Yahia Mouzahem, El Barani enregistre déjà presque 14 millions de vues sur YouTube, après la diffusion de cinq épisodes par Echorouk TV.

Produit par Red M Group et Mycene Production, El Barani est coécrit par Yahia Mouzahem, Yousra Mouloua et le scénariste égyptien Ahmed Izzet. Il raconte l’histoire de trois frères, Sid Ahmed (Khaled Benaissa), Omar (Mustapha Laribi) et Mouh (Karim Derradji), devenus riches grâce à plusieurs trafics dont celui des drogues.

Un argent qui a servi à créer des entreprises florissantes. Omar gère avec violence le réseau de commerce clandestin de la drogue, Sid Ahmed, toujours bien habillé, dirige les entreprises, et Mouh, le plus fragile des trois, a une agence de vente de voitures et de stylisme-modélisme.

Le père (Boualem Bennani), qui refuse cette richesse acquise illicitement, se sépare de la famille et vit seul dans un appartement.

Malika (Aida Ababsa), son épouse, est, elle, heureuse d’habiter dans une villa avec ses trois garçons et de gérer un salon de beauté. Entre les frères naissent des conflits et Mouh tombe dans la déprime après avoir provoqué la mort d’une jeune étudiante sans le vouloir, après une overdose.

Après Dama, en 2023, Yahia Mouzahem est à son second succès avec ce drama qui revient sur le fléau de la drogue et ses effets néfastes sur la société, sur les richesses mal acquises, sur les rapports de couples souvent affaiblis ou détruits par les mauvais choix et sur les familles en crise.

El Barani suscite déjà le débat sur les réseaux sociaux, certains le trouvent «trop» osé pour être diffusé durant le Ramadhan, et d’autres estiment que le drama ne fait que montrer ce qui existe déjà dans la société algérienne où la consommation du kif, des psychrotrophes et des drogues dures a atteint des niveaux effrayants et provoque des problèmes en chaîne au sein des familles et des groupes sociaux.

Aziz Tougar, un homme d’affaires véreux qui ressemble à ceux de la «Issaba»

El Rihane, diffusé par Ennahar TV, concurrence El Barani en matière de nombre de vues. Réalisé par l’Egyptien Mahmoud Kamel et produit par Well Sound, ce drama évoque l’histoire de Aissa Ziani (Abdelkader Djeriou) qui sort de prison après avoir purgé une peine de cinq ans en plein hirak.

Aissa a été la victime d’un traquenard monté par Aziz Tougar (Abbas Zahmani), un homme qui a fait fortune avec le blanchiment d’argent, la corruption et la surfacturation. Aziz Tougar ressemble aux hommes d’affaires de la «Issaba», ceux qui sont aujourd’hui en prison.

Aissa Zayani retrouve sa mère Fatna (Djamila Arras) qui a toujours cru en son innocence. Aissa entend se venger de Aziz, surtout qu’il a appris que son amie Rym (Yasmine Bendaoud), avec qui il avait un projet de mariage, a épousé l’homme d’affaires véreux et habite désormais dans une belle demeure.

Persécuté par la police, Aziz Tougar tente de fuir le pays, comme ce fut le cas en Algérie après la démission forcée de Abdelaziz Bouteflika en 2019 de certains «hommes d’affaires».

Manel Hachemi (Zahra Harkat), officier de police, se fait recruter dans une boutique de vente de tissus, propriété du père de Aissa (Ayoube Amriche), dans un quartier qui ressemble à La Casbah d’Alger.

L’idée de se rapprocher de Aissa pour pouvoir débusquer le réseau de Togar amène Manel, qui prend le pseudonyme de Ahlem, à se rapprocher encore plus de Aissa.

El Barani, qui rassemble des techniciens étrangers, dont le DOP français Eric Devin et l’assistante égyptienne Radhwa Ali Jalal, est le premier feuilleton algérien à être diffusé sur la plateforme arabe Shahid avec un sous-titrage en arabe.

El Barani, doublé en dialecte égyptien et syro-libanais, est diffusé aussi par des chaînes arabes dont l’irakienne Summariya.

Les larmes de la femme

Diffusé par Samira TV, le feuilleton Doumou’e lewlia est dans le top 3 des dramas les plus suivis durant cette première semaine deRamadhan. Produit par Gosto et réalisé par Nadjib Oulebsir, d’après un scénario de Rabah Slimani, ce feuilleton narre l’histoire de Farid Jaguar (Hassan Kechache), qui verse dans le trafic de faux billets et qui fait dans le jeu de hasard.

Il oblige Saad (Abdelkader Affak), un mauvais joueur qui a tout perdu ayant compris sa dignité, à accepter de donner sa fille Malika (Numidia Lezoul) comme seconde épouse. Malika tente de résister mais n’a aucune force à repousser l’offre de son père et la pression de Farid.

Farid interdit à Malika de tomber enceinte sous peine de la tuer. Quand il découvre que son épouse attend un enfant, il est pris de colère, Malika tombe dans les escaliers et Farid est mis en prison, accusé d’avoir battu sa femme.

Aziza (Fizia Touggourti), fille d’un riche homme d’affaires, découvre que Farid a pris une seconde femme. Elle décide alors, avec les hommes de main de Farid, de persécuter Malika. Fatima Helilou (mère de Farid), qui n’aime pas Aziza, demande à son fils de bien s’occuper de Malika.

Zine (Samir Hakim), qui gère les affaires louches de Farid, tente de trouver des compromis, mais c’est compliqué. L’EPTV diffuse, durant ce mois du Ramadhan, deux feuilletons Intikam zamane (la vengeance du temps) de Driss Benchernine, et Hayat de Bachir Sellami.

Ecrit par Farid Ould Hadj, Intikam zamane évoque une histoire qui se passe dans un village. Lila (Chaima Attallah), tombée enceinte après une relation avec Lyès ( Slimane Benouari), suite à un mariage arrangé. Elle ne dit rien à sa mère Yamna (Fatiha Ouared) et le village ne doit rien savoir.

Un jour, Lila assiste à un meurtre commis par Lyès. Lyès et ses deux copains s’adonnent au trafic de zetla dans le village et craignent que Lila découvre leurs petites affaires, surtout que les gendarmes sont aux aguets.

Parallèlement, Salim (Menad Embarek) gère un réseau qui kidnappe les enfants. Il est assisté de Zhor (Khadija Mezini), une fille sans parents.

Le retour de l’As, Bonar et Rabéa !

Pour les comédies, El Batha, qui en est à sa deuxième saison, est le sitcom le plus regardé, cumulant déjà plus de 13 millions de vues sur la plateforme YouTube en cinq jours. Réalisé par Walid Bouchebah, d’après un scénario de Nabil Asli et de Nassim Haddouche, El Batha 2, diffusé par Echorouk TV, est le premier sitcom algérien qui fonctionne selon la technique du flash-back.

La saison 2 explique ce qui s’est passé dans la saison 1, détaille chaque personnage, braque la lumière sur eux et décortique les relations entre les uns et les autres.

L’As (Nabil Asli) qui sort de prison, découvre que sa dulcinée Rabéa (Yasmine Abdelmoumen) allait se marier avec Sid Ali (Hakim Zelloum), un industriel qui promet monts et merveilles à tout le quartier.

Le mariage est saboté et El Afsi (Adel Cheikh) prend la place de la mariée. Rabéa explore de nouveaux sentiments pour l’As. Bonar (Nassim Haddouche), rival historique de l’As et chef de bande, veut récupérer son véhicule volé.

Au milieu, Berno (Rabie Ouadjaout), épicier du quartier, essaie de régler les conflits et joue le rôle du «médiateur populaire». Servi par des dialogues bien menés, par des répliques devenues célèbres, comme «passé, passé», par le jeu des comédiens et par les situations inattendues, El Batha est en phase de détrôner le feuilleton Achour El Acher, qui reste au top des meilleures comédies de la télévision algérienne jamais produites.

Le français cassé des comédiens fait mouche : l’As parle de «la belle vue» au lieu de «belle vie». Dar Lefchouch de Djaffar Gacem, diffusé par Samir TV, en est également à sa deuxième saison. Dans la belle villa de la famille Lefchouch, Mahi (Othmane Bendaoud) apprend le décès de son père.

Après les funérailles, débarque Khalti Douja (Mina Lachtar) qui prétend être la seconde épouse du père d’El Mahi et entend prendre sa part de l’héritage. Lahlou (Merouane Guerrouabi) découvre que Mahi et Lalla Zhor (Samia Meziane) veulent lui jouer un tour pour ne pas bénéficier de l’héritage. Il quitte la maison alors que Narjess (Asma Mahdjane), seconde fille des Lefchouche, attendait qu’il vienne la demander en mariage.

La saison 2 de Dar Lefchouch est marquée par l’entrée de nouveaux personnages. La comédie prend des allures dramatiques. Djaffar Gacem a fait appel à un groupe de scénaristes pour élaborer l’histoire. Il s’agit de Chafik Berkani, Meriem Meftahi, Adel Hamidi, Rym Maïz et Mira Gacem.

Autre comédie à découvrir, Mayna de Walid Bouchebah, diffusée par l’EPTV. L’histoire se passe dans le sud de l’Algérie et rassemble une belle brochette de comédiens comme Mohamed Bouchaïb, Sabrina Korichi, Mourad Saouli et Islam Boukhtache.   

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