Lisbonne veut quintupler ses investissements : Le Portugal mise sur le marché algérien

17/05/2023 mis à jour: 02:00
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Photo : D. R.

En visite de travail lundi à Alger, le ministre portugais de l’Economie et de la Mer a exprimé la volonté de son pays de diversifier son portefeuille d’investissements en Algérie.

Le marché algérien semble intéresser davantage le Portugal, qui cherche de nouvelles opportunités d’investissements. En visite de travail lundi à Alger, le ministre portugais de l’Economie et de la Mer, Antonio Costa Silva, le fait savoir clairement en exprimant la volonté de son pays de quintupler ses investissements en Algérie durant les cinq prochaines années.

S’exprimant lors de la 6e session du groupe de travail mixte de coopération économique algéro-portugais, M. Costa Silva a qualifié l’Algérie de «partenaire clé et crédible dans un monde de plus en plus incertain au niveau économique et géopolitique». Le ministre portugais affirme ainsi que son pays compte bien augmenter et diversifier ses investissements en Algérie en touchant divers secteurs d’activités, comme les travaux publics, les finances, l’industrie, la production pharmaceutique, l’hydraulique, l’agriculture, l’énergie et les transports.

Agroalimentaire et industrie manufacturière

Les investissements portugais en Algérie restent faibles et loin de refléter l’excellence des relations bilatérales et les profonds liens d’amitié qui lient les deux pays. Selon le directeur général de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), Omar Rekkache, jusqu’à 2022, il y a eu seulement huit projets d’investissements portugais. Il y aurait tout de même quelque 80 entreprises portugaises actives en Algérie, notamment dans les secteurs stratégiques.

L’Algérie veut orienter certains investissements portugais vers l’agroalimentaire et l’industrie manufacturière. C’est du moins sur ces deux secteurs que le ministre du Commerce, Tayeb Zitouni, a insisté lors de sa rencontre avec le ministre portugais, à qui il a présenté les atouts du nouveau code d’investissement, qui contient des mesures incitatives et des avantages comparatifs pour les investisseurs étrangers. Le ministre du Commerce a appelé dans ce sillage à «l’intensification des efforts, en vue d’édifier des partenariats basés sur le principe gagnant-gagnant».

Il a également relevé la nécessité de consolider la dynamique commerciale avec le Portugal en augmentant les échanges commerciaux, qui sont de l’ordre de 450 millions d’euros. Un volume qui reste en deçà du potentiel existant entre les deux pays. L’Algérie est le plus important fournisseur en énergie du Portugal, avec un volume annuel couvrant 40% de ses besoins.

«Nouveau souffle»

Dans une allocution prononcée à l’ouverture de la 6e session du groupe de travail mixte de coopération économique algéro-portugais, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique a fait part de la volonté de l’Algérie de renforcer sa coopération avec le Portugal pour «un partenariat mutuellement bénéfique».

Il s’agit, pour M. Aoun, d’impulser «un nouveau souffle» à cette coopération bilatérale, à travers notamment des projets à forte valeur ajoutée.  De son côté, le ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base, Lakhdar Rakhroukh, a évoqué, avec le ministre portugais de l’Economie et de la Mer, «les voies et moyens de développer les relations économiques bilatérales, notamment dans le secteur». Selon un communiqué de ce département ministériel, M. Rakhroukh a exprimé «la volonté des entreprises algériennes de dynamiser la coopération avec leurs homologues portugaises à la lumière de l’expérience des deux pays».

Il a émis le vœu de voir cette coopération élargie à la formation et à l’accompagnement technique afin «d’autonomiser et de développer les capacités nationales» dans le secteur des travaux publics. «Le Portugal est un partenaire stratégique pour l’Algérie, d’où la nécessité d’œuvrer au renforcement de la coordination et à la consolidation des relations économiques, notamment dans le domaine des infrastructures de base», a affirmé M. Rekhroukh dans le même communiqué. M. Costa Silva a été également reçu par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane. La délégation qui accompagnait le ministre portugais a, de son côté, rencontré des responsables de plusieurs départements ministériels avec lesquels elle a exploré des opportunités d’investissements et de partenariats.

Liens historiques

L’Algérie et le Portugal ont des liens historiques solides. Le Portugal s’est toujours montré reconnaissant envers l’Algérie pour son rôle dans la Révolution des œillets en 1974, en soutenant l’opposition démocratique contre la dictature qui sévissait dans ce pays du sud-ouest de l’Europe.

D’ailleurs, lors de sa visite à Alger en mars 2022, le ministre d’Etat et des Affaires étrangères du Portugal, Augusto Santos Silva, avait affirmé que «le Portugal a une dette envers l’Algérie, laquelle a joué un rôle important dans le processus de démocratisation du Portugal». Il a rappelé, à ce propos, qu’«en 1975, une convention a été signée à Alger proclamant l’indépendance de plusieurs pays africains colonisés par le Portugal, permettant ainsi la naissance de pays lusophones». Aujourd’hui, il s’agit donc de renforcer cette relation solide entre les deux pays à travers des projets communs de partenariats et d’investissements.

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