L’Afrique compte 83% de la population mondiale sans accès à l’électricité. Selon la Banque mondiale, l’Afrique subsaharienne est la région la moins bien électrifiée du continent, qui compte un nombre «de 600 millions d’habitants sans électricité et sont contraints à recourir au bois de chauffage et au charbon de bois ou bien à des générateurs coûteux et polluants pour cuisiner, se chauffer ou s’éclairer dans les maisons et les entreprises».
Si l’accès à l’électricité est quasi universel en Afrique du Nord, ce n’est pas le cas dans d’autres territoires du continent.
Selon la plateforme de recherche en énergie Attaqa, des régions entières de l’Afrique souffre d’un manque de disponibilité de cette énergie électrique si importante pourtant pour les besoins des ménages et de l’économie.
Des pays d’Afrique de l’Ouest, d’Afrique australe et d’Afrique de l’Est signalaient en 2021 des taux d’accès à l’électricité légèrement supérieurs à 50%. La région de l’Afrique centrale est la moins bien servie en termes de couverture en énergie électrique, avec à peine 31% de capacités signalées. Certains pays n’ont accès qu’à 12% d’énergie.
Selon des données de la plateforme Statista, des progrès ont été fais en Afrique de l’Est entre 2021 et 2023, comme aux Seychelles et l’Ile Maurice, qui ont atteint respectivement des taux de 96 et 99% de disponibilité régulière en électricité.
Le manque d’accès à l’énergie électrique bloque le développement, l’accès aux soins, à l’éducation et plonge des populations entières dans la pauvreté.
Interconnectivité énergétique
Lors du dernier Sommet africain sur l’énergie, les participants ont plaidé pour une entraide entre les pays favorisant une interconnectivité énergétique.
En promouvant une approche régionale basée sur l’intégration, le continent, avec ses 54 Etats membres de l’UA, peut mettre en place un marché unique de l’électricité, un des plus grands au monde. «La mise en œuvre de ce marché est fixée à l’horizon 2040 et devra mobiliser 1300 milliards de dollars», selon les estimations de la Commission de l’Union africaine.
Outre l’accès à l’électricité, la disparité touche également les prix appliqués de l’énergie dans les différents pays du continent. Les différences de prix résultent des «différences de politiques énergétiques, d’investissements dans les infrastructures et du coût de production».
Le Cap-Vert est le pays africain où le prix de l’électricité est le plus élevé du continent, avec 0,35 dollar le kilowattheure en juin 2024. Il est suivi par la Sierra Leone, avec une légère différence et un taux de 0,26 dollar par kilowattheure. Le Mali, le Gabon, le Burkina Faso et le Gabon font également partie des pays où le prix de l’électricité est élevé.
Contrairement à des Etats comme l’Egypte, la Libye, la Zambie et l’Angola, où les prix sont les plus bas du continent. En Ethiopie, la tarification de l’électricité est parmi les moins onéreuses, soit 0,003 dollar par kilowattheure, et dépend principalement de l’énergie hydroélectrique produite par les barrages situés le long de ses rivières. Le coût de production s’en trouve ainsi bien réduit avec une capacité totale de 45 000 mégawatts. Nadjia Bouaricha