Liberté de la presse et d’expression en Algérie : Les inquiétudes de l’Union européenne

09/04/2022 mis à jour: 03:42
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La fermeture, programmée pour la fin de la semaine en cours, du quotidien Liberté continue de susciter des réactions. Outre celles venant des acteurs nationaux, des organisations et institutions internationales ont également exprimé leurs inquiétudes concernant cette fermeture et ses conséquences sur la liberté d’expression en Algérie. 

C’est le cas de l’Union européenne (UE) qui s’est dite, jeudi dernier, inquiète des «restrictions imposées à la liberté d’expression et de la presse en Algérie, suite notamment à la fermeture du quotidien Liberté». 

«La disparition annoncée de ce journal risque de limiter davantage la liberté d’expression en Algérie», regrette la porte-parole de l’UE dans une déclaration rendue publique par Bruxelles. 

Selon elle, «l’Union européenne invite l’ensemble des composantes de la société et les autorités algériennes à préserver ces espaces indispensables pour toute démocratie». 

Elle rappelle «l’importance d’une presse pluraliste pour consolider l’Etat de droit et les libertés fondamentales, comme la liberté d’expression». 

La disparition du quotidien Liberté a également fait réagir l’ONG Reporters sans frontières (RSF), qui déplore le «sacrifice soudain de ce titre sans raison valable». 

«Ce journal trentenaire était une référence en matière d’information indépendante et n’a cessé ces dernières années de subir des pressions politiques émanant du plus haut sommet de l’Etat algérien. RSF déplore le sacrifice soudain de ce titre sans raison valable et s’inquiète pour les autres médias du pays», lit-on dans un communiqué de l’ONG. 

RSF rappelle aussi «qu’en trente ans d’existence, Liberté était devenu un journal lu et apprécié aussi bien pour ses articles et reportages de qualité, que pour l’intérêt qu’il portait à l’actualité dans l’Algérie profonde, sans oublier le talent mondialement reconnu de son caricaturiste Dilem en dernière page». 

«La disparition du quotidien Liberté intervient dans un contexte politique et économique extrêmement défavorable à la liberté de la presse en Algérie», déplore Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, cité dans le même communiqué, rappelant que d’autres journaux, comme El Watan, subissent également de fortes pressions politiques et sont privés de leurs recettes publicitaires venant d’opérateurs publics et privés. 

L’ONG s’interroge aussi sur les raisons ayant conduit le propriétaire de Liberté à faire ce choix, tout en se posant la question de savoir s’il n’est pas «le résultat des pressions interminables qui se sont exercées au plus haut niveau ces derniers mois contre sa ligne éditoriale». 

«Aucune explication ni raison valable n’a été donnée par le propriétaire du journal, Issad Rebrab, qui s’est contenté d’annoncer cette décision inattendue, ainsi que son refus d’envisager une autre issue à cette fermeture brusque et injustifiée», rappelle la même source. 

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