Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a de nouveau insisté sur la garantie des approvisionnements de l’Espagne en gaz algérien, excluant que le conflit entre la Russie et l’Ukraine puisse avoir des conséquences sur ce plan, l’essentiel du gaz consommé par le pays étant assuré par l’Algérie.
Le chef de la diplomatie espagnole a tenu à préciser, selon plusieurs médias espagnols, qu’«il n’y aura pas de pénurie de gaz alimentant le marché gazier espagnol».
Lors d’un petit-déjeuner organisé jeudi par «Europa Press», il s’est montré «ferme» et «clair» à ce sujet, selon la chaîne de télévision «La Sexta», assurant que «les Espagnols peuvent être très tranquilles. L’essentiel de l’approvisionnement en gaz vient d’Algérie, et j’ai déjà reçu toutes les assurances que ce gaz, qui alimente le marché espagnol, sera garanti.»
Le chef de la diplomatie espagnole répondait à une question sur les conséquences d’éventuelles représailles de la Russie en matière de fourniture de gaz à l’Europe et par conséquent à l’Espagne – suite au soutien espagnol déclaré à l’OTAN, en Ukraine. Le ministre espagnol de la Défense ayant annoncé jeudi que l’Espagne mobilisera une frégate en mer Noire et envisage d’envoyer des soldats en Bulgarie.
Le Kremlin a nié à maintes reprises avoir planifié une telle invasion, mais la présence importante des troupes russes à la frontière ukrainienne, avec quelque 100 000 hommes, et les nouvelles manœuvres militaires annoncées par Moscou pour les semaines à venir, ont accru la nervosité des Etats-Unis et l’OTAN.
José Manuel a souligné que l’approvisionnement en gaz est essentiellement assuré par l’Algérie, suivie de très loin par les Etats-Unis et le Nigeria. Ce n’est pas le cas du reste de l’Europe, notamment au Nord, qui dépend en majorité du gaz russe.
La vice-présidente du gouvernement espagnol et ministre de la Transition écologique et du Défi démographique, Teresa Ribera, a indiqué pour sa part, hier, que l’Espagne n’aura pas de problèmes d’approvisionnement en gaz naturel, malgré la tension militaire avec la Russie à la frontière ukrainienne, bien qu’elle ait ajouté que la situation est inquiétante et pourrait avoir un impact sur les prix.
«C’est une question très sensible. L’Espagne a une position solide en termes de garanties d’approvisionnement et, en plus, l’infrastructure de regazéification dont nous disposons permet un accès rapide au gaz naturel liquéfié par bateau et donc il n’y a pas de problème d’approvisionnement avec des sources très différentes», a déclaré à l’agence de presse espagnole l’Efe le ministre de la Transition écologique cité par le site Swiss info.
Interrogée sur la montée des tensions géopolitiques en Europe de l’Est à son arrivée à Amiens (France) pour participer à un conseil informel conjoint des responsables européens de l’environnement et de l’énergie, Mme Ribera a ajouté en outre que l’Espagne pourrait être affectée par la situation en termes de prix du gaz.
«Il est évident que nous sommes affectés par l’évolution que présente le prix du gaz à un moment où il y a non seulement une augmentation très importante de la demande des marchés asiatiques mais, en effet, des tensions importantes avec ce qui est encore le premier pays de gaz naturel pour la plupart des pays européens», a-t-elle déclaré.