Les exportateurs de gaz sous pression

21/02/2022 mis à jour: 09:22
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Les tensions font craindre, selon les pays occidentaux, une coupure d’approvisionnement en gaz de l’Europe / Photo : D. R.

Dans ce contexte, tous les regards se tournent vers Doha où se tient le sommet du GECF, alors que la crise énergétique mondiale s’aggrave et que les marchés enregistrent une flambée jamais égalée des prix du gaz.

Le 6e sommet du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), dont l’Algérie est membre, se tient à Doha – du 20 au 22 février 2022 – dans un contexte particulier, marqué par la crise énergétique en Europe, qui pourrait être aggravée par les répercussions des tensions politiques entre l’ Ukraine et la Russie, pourvoyeur de plus de 40% du gaz consommé par le vieux continent.

Ces tensions font craindre, selon les pays occidentaux, une coupure d’approvisionnement en gaz de l’Europe. Pour prévenir une telle éventualité  et diminuer d’ores et déjà la dépendance du vieux continent vis-à-vis de la Russie, l’administration Biden et l’Union européenne tentent de garantir l’approvisionnement des pays européens par d’autres sources, notamment en provenance du Qatar.

Un pari plutôt difficile dans le contexte actuel, le sous-investissement, aggravé par la crise sanitaire liée à la Covid-19, ayant grandement diminué la capacité de production mondiale, plusieurs pays membres du Forum auraient indiqué que leur production actuelle ne leur permettrait pas d’approvisionner l’Europe dans les proportions demandées.

Dans ce contexte, tous les regards se tournent vers Doha où se tient le sommet du GECF, alors que la crise énergétique mondiale s’aggrave et que les marchés enregistrent une flambée jamais égalée des prix du gaz.

Il reste à savoir quelle sera la réponse officielle du Forum – dont la Russie est un membre influent – aux sollicitations qui le ciblent depuis quelque temps, alors que le GECF entend garantir la sécurité de ses parts de marché sur le long terme, comme mentionné lors d’une précédente conférence tenue au mois de novembre. Une rencontre durant laquelle les pays membres avaient insisté, notamment, sur l’importance des contrats gaziers à long terme.

«Opep du gaz»

Le GECF, qui n’a pu se transformer jusqu’à présent en une véritable «Opep du gaz», comme souhaité  pendant de longues années par certains pays membres, occupe une position de plus en plus visible sur les marchés mondiaux de l’énergie. Une place qui s’est consolidée à la faveur de la flambée des prix du gaz et de la crise énergétique qui perdure. La coalition représente 70% des réserves prouvées de gaz, 52% des pipelines et 51% des exportations de GNL à travers le monde.

Dans l’objectif de garantir à long terme les intérêts de ses membres, le GECF «cherche à construire un mécanisme pour un dialogue plus significatif entre les producteurs et les consommateurs de gaz dans l’intérêt de la stabilité et de la sécurité de l’offre et de la demande sur les marchés mondiaux du gaz naturel», indique le Forum sur son site.

Il est à noter que la Russie est le membre le plus important au sein du Forum des pays exportateurs du gaz. Elle arrive en tête des membres en termes de volume de production, avec un total de 638 milliards de mètres cubes, soit 16,57% de la production mondiale totale en 2021, selon un rapport de British Petroleum (BP).

L’Iran arrive en deuxième position, avec une production de 249,6 milliards de mètres cubes en 2021, constituant 6,48% de la production mondiale totale l’an dernier. Le Qatar, qui produit annuellement 205,7 milliards de mètres cubes de gaz naturel, soit 5,34% de la production mondiale, arrive en troisième position.

En quatrième position, vient l’Algérie, qui a produit en 2021 environ 130 milliards de mètres cubes de gaz naturel, selon les données publiées par le groupe Sonatrach, soit 3,37% de la production mondiale. La Norvège arrive en cinquième position, avec une production totale de 108 milliards de mètres cubes de gaz naturel, soit 2,8% de la production mondiale.

Le classement des Etats membres comprend ensuite la Malaisie, qui occupe la 7e place (63,2 milliards de mètres cubes de gaz, soit 1,64% de la production mondiale), l’Egypte (60,7 milliards de mètres cubes ou 1,58% de la production mondiale), les Emirats arabes unis (54,3 milliards mètres cubes ou 1,41%), le Nigeria (48 milliards de mètres cubes ou 1,25%), Trinité-et-Tobago (30,16 milliards de mètres cubes ou 0,78%), l’Azerbaïdjan (25,2 milliards de mètres cubes ou 0,65%), la Libye (21 milliards de mètres cubes mètres cubes, ou 0,55%), la Bolivie (19,41 milliards de mètres cubes, ou 0,50%), le Venezuela (19,4 milliards de mètres cubes, ou 0,50%), le Pérou (12 milliards de mètres cubes, ou 0,31%), l’Irak (10,9 milliards mètres cubes ou 0,28%), la Guinée équatoriale (7,9 milliards de mètres cubes ou 0,21%) et l’Angola (7,3 milliards de mètres cubes ou 0,19%).

Les pays membres du Forum sont : l’Algérie, la Bolivie, l’Egypte, la Guinée équatoriale, l’Iran, la Libye, le Nigeria, le Qatar, la Russie, Trinité-et-Tobago et le Venezuela. L’Angola, l’Azerbaïdjan, l’Irak, la Malaisie, la Norvège, le Pérou et les Emirats arabes unis ont le statut de membres observateurs.

 

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