Les pluies de ce mois de mai sont très bénéfiques pour la biodiversité et pour l’alimentation en eau potable. Qu’en est-il de l’agriculture ? Pour Moussouni Akli, expert agronome, les dernières précipitations sont «bénéfiques» pour l’arboriculture mais «inutile» pour les céréales.
«Par rapport aux cultures céréalières, ces pluies sont venues très en retard et ne sont peut-être bénéfiques qu’à 5% seulement. La sécheresse est passée par là, donc il n'y a rien à faire», tranche-t-il.
Toutefois, il confirme que les pluies sont plutôt d’un bon apport pour l’arboriculture, lorsqu’elles ne sont pas accompagnées de grêles : «Si les pluies sont accompagnées de grêles, la floraison des arbres peut subir quelques dégâts, mais insignifiants par rapport au bénéfice de l’apport en eau.»
L’expert cite le cas de l’olivier. Contrairement à l’idée répandue, les précipitations de ce mois-ci sont «très bénéfiques» pour cet arbre et pour les légumes secs qui nécessitent la technique d’irrigation d’appoint. Des experts considèrent que les pluies du printemps peuvent favoriser la croissance des plantes et des cultures. Dans le cas de l’olivier en particulier, l’apport de l’eau en avril et mai est plus que nécessaire, car c’est à ce moment que l’olivier commence à fabriquer le noyau qui nécessite le maximum d’irrigation ou d’eau de pluie.
A la question de savoir si ces précipitations ne compromettent-elles les moissons dans certaines régions du pays, M. Moussouni estime que «le Sud n’est pas concerné, mais pour les quelques rares zones où l’on peut parler de moisson, c'est, à mon avis, un détail insignifiant par rapport au côté positif de ces précipitations, s’il y a lieu de raisonner en termes d’économie».
Et d’insister : «Les gens ne doivent pas s’inquiéter de la venue de ces pluies, qui sont très importantes pour l’agriculture et le rechargement des nappes phréatiques ainsi que les barrages.»
Le mois d’avril de cette année restera sans doute l’un des moins pluvieux qu’ait connus le pays. Unanimement, les experts estiment que nous sommes en train de vivre des changements climatiques extrêmes. De plus, nous sommes dans une région semi-aride où la succession des périodes de sécheresse a commencé il y a environ une trentaine d’années.
Fin avril, le taux moyen de remplissage des barrages était de 29%, avec des variations importantes entre les différentes régions. Ce taux est inférieur à celui de début juillet de l’année dernière (30,2%). En avril-mai de l’année 2022, qui n’a pourtant pas été une année très pluvieuse, le taux de remplissage avoisinait les 40%, selon les chiffres dévoilés par l’Agence nationale des barrages et transferts (ANBT).
Les eaux superficielles ne représentent qu’une partie des ressources en eau mobilisables de l’Algérie, les autres sources principales étant les eaux souterraines et l’eau de mer dessalée. Néanmoins, seule cette dernière ressource, qui couvre 18% des besoins, ne subit pas l’impact de la sécheresse.