Les enseignants réclament une réforme : Fort taux d’absentéisme des élèves en classes d’examen

23/04/2022 mis à jour: 17:03
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C’est devenu une tradition ! Le taux d’absentéisme des élèves en classes d’examen de fin d’année augmente d’année en année. Un phénomène qui met en jeu la crédibilité de l’école fondamentale. 

Au su et au vu de tous, les élèves des classes d’examen, notamment ceux de la terminale, boudent les bancs de l’école préférant suivre des cours particuliers. 

Les classes sont pratiquement vides et les enseignants sans élèves, sauf quelques-uns parmi les plus studieux ou ceux issus de familles pauvres n’ayant pas les moyens d’assumer les frais des cours particuliers. «Dans certaines classes, nous avons dépassé les 80% d’absence. 

Aucune mesure n’est prise pour contrer cette attitude des élèves. C’est normal, étant donné qu’il n’existe aucune réglementation qui oblige les élèves à venir régulièrement. Ce qui encourage encore plus ces absences est que l’évaluation continue n’est pas prise en considération dans les résultats du baccalauréat. Même un élève très faible peut avoir la chance de passer à l’université s’il révise bien et réponds correctement le jour de l’examen», déclare Rouina Zoubir, président du Conseil des lycées d’Algérie (CLA). 

Pour le syndicaliste, il est impératif de «revoir» la méthodologie des examens, notamment du baccalauréat et prendre des mesures mettant fin à l’entrave posée par les cours particuliers. «Il y va de la crédibilité de toute la structure de l’enseignement fondamental», ajoute-t-il. 

Pour Boualem Amoura, les élèves ne croient plus à la réussite par le savoir. «Avec un salaire faible, un statut dégradant, et aucun respect pour ceux qui ont fait des études, ils ont ‘‘envie’’ d’échouer. Ce n’est pas du pessimisme mais une réalité que nous voyons chaque jour chez nos enfants et élèves», s’alarme M. Amoura qui aborde aussi l’«impact de l’architecture» des établissements qui ne les encouragent pas à se presser pour aller à l’école. Pour lui, il n’y a aucune «innovation» architecturale ni espace vert et encore moins d’un lieu de loisirs à l’intérieur des établissements scolaires. «Dans le volet de la pédagogie, nos enfants sont soumis au système de bachotage et de polycopiés au troisième trimestre. 

Ils ne comprennent rien à ce qu’ils étudient. De plus, certains enseignants véreux font tout pour aider les élèves de terminale à déserter l’école publique pour rejoindre les cours payants dans des garages et sous des escaliers», dénonce M. Amoura qui revient sur les différentes solutions dont les discussions autour de la réforme de l’examen du baccalauréat durant l’année scolaire 2015-2016, mais dont le projet finalisé a été mis aux oubliettes. 

Il estime qu’il est urgent de revenir sur ce projet et le mettre au goût du jour, vu qu’il réduit le nombre de jours de cinq à trois jours mais aussi impose la fiche de synthèse dès la deuxième année secondaire. Pour le syndicaliste, avec cette mesure, les présences et surtout le sérieux seront plus que de mise. 

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