Les électeurs et les électrices mobilisés à Oran

08/09/2024 mis à jour: 02:47
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Pour tous ceux qui ont mis un bulletin dans l’urne, hommes ou femmes, jeunes ou moins jeunes, la journée d’hier s’est passée dans une grande sérénité à Oran. Tous les moyens nécessaires ont été réunis pour que cette présidentielle de 2024 se déroule dans des conditions optimales.

Les choses sont allées bon train dans une ville qui a toujours été au rendez-vous pour ce genre de circonstances. Evidemment ce n’est pas comparable avec le fort engouement qui a caractérisé la première présidentielle multipartite survenue au milieu des années 1990, mais les enjeux de l’époque sont incomparables avec la stabilité qui caractérise le pays aujourd’hui, une bonne trentaine d’années après.

Pas loin d’un centre de vote situé sur le boulevard Tripoli (le CEM Bensafi Khadidja), l’un des plus grands du centre-ville, trois femmes représentant trois générations avaient encore de l’encre humide sur l’index, un signe de participation qui ne trompe pas.

«J’ai toujours voté et cette fois encore, je le fais avec la même détermination car je considère que c’est bien pour le pays», explique la plus âgée. «Je sais que officiellement l’acte de vote relève de la bonne volonté de l’électeur, mais pour moi, c’est une obligation que je fais mienne et un devoir que j'accomplis car je sais que ma voix compte», abonde la seconde dans le même sens.

Ce n’est pas un vote pour la forme car toutes avaient déjà en tête le candidat pour qui elles allaient donner leur voix. «Le discours et ce que j’ai lu sur un des candidats m’a séduit et c’est pour cela que j’ai décidé de mettre un bulletin dans l’urne», s’exclame un autre électeur, exhibant la tache d’encre en guise de preuve. 

«Les Algériens sont conscients de la responsabilité»

La question de la participation comme barrage à d’éventuelles menaces extérieures vu le contexte géopolitique a été exprimée clairement par le premier responsable de la wilaya, qui s’est symboliquement, comme d’usage, acquitté de ce devoir à l’école Maître Thuveny, un autre grand centre de vote de la ville d’Oran, situé également non loin de la station régionale de la Télévision algérienne.

«Nous voulons donner une leçon pour tout ceux qui veulent semer le doute sur cette élection, car les Algériens et les Algériennes sont conscients de la responsabilité qui pèse sur leurs épaules», a-t-il indiqué face à la presse, précisant que «les citoyens ont le droit de choisir en toute démocratie». 

Dans la matinée, la présidentielle est en tout cas le sujet principal évoqué dans les cafés et autres lieux publics. Certains ont des avis tranchés, d’autres hésitent et d’autres encore se projettent pour la fin de la journée pour accomplir ce geste.

«L’avantage cette fois, c’est que le nombre de candidats se retrouve limité à trois seulement, mais qui, grosso modo, les détails mis à part, représentent bien le paysage politique national, c’est-à-dire un candidat représentant ce qu’on appelait le camp démocratique et incarné par le représentant du FFS, Youcef Aouchiche, un candidat du courant nationaliste avec, même s’il se présente en tant qu’indépendant, Abdelmadjid Tebboune, et enfin un représentant du courant islamiste incarné par le représentant du modéré MSP, Abdelaali Hassani Cherif, et cette situation est tout aussi inédite», fait remarquer un observateur de la scène politique, considérant que le choix est restreint mais nettement plus clair.

L’opération de vote s'est étalée sur toute la journée et beaucoup ont pris leur temps. «Je ne suis pas encore allé voter mais ce que je peux vous dire dès à présent c’est que, vu les déclarations faites par les candidats dans leur ensemble, concernant notamment les soucis de la vie quotidienne des citoyens, comme le pouvoir d’achat, la lutte contre le chômage, etc., il est impératif que les promesses soient tenues et que des mesures soient prises tout de suite après la prise de fonction», espère un électeur. 
 

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