Dans un communiqué rendu public très tôt hier, le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé avoir trouvé un accord avec l’Egypte permettant de débloquer 1,2 milliard de dollars de nouveaux financements. Mais «sous réserve de l’approbation du conseil d’administration du Fonds», précise la même source.
Et de poursuivre : «Les autorités égyptiennes ont continué à mettre en œuvre des politiques clés pour préserver la stabilité macroéconomique, malgré les tensions régionales en cours qui entraînent une forte baisse des recettes du canal de Suez.» Selon le FMI, les autorités égyptiennes ont exprimé leur engagement à redoubler d’efforts dans ce domaine, essentiel pour soutenir le développement du secteur privé et réduire le lourd fardeau de la dette.
Pour rappel, le FMI a entamé le 5 novembre dernier l’examen de la quatrième révision du programme de prêt de 46 mois à l’Egypte avec la Banque centrale égyptienne et les ministères concernés. L’examen, initialement prévu pour la fin septembre, fait partie, à titre indicatif, d’un accord de prêt que l’Egypte a signé avec le FMI en avril dernier. Un prêt porté de 3 à 8 milliards de dollars pour aider le pays à gérer ses défis économiques.
L’opération a finalement abouti en cette fin d’année au déblocage de 1,2 milliard de dollars de nouveaux financements du FMI, dont la directrice générale, Kristalina Georgieva, a salué, lors de sa visite en Egypte (en novembre), l’engagement du pays pour les réformes à travers l’adoption d’un «système de change flexible», le renforcement du «rôle du secteur privé» et la fin des «subventions non ciblées».
La priorité pour l’Egypte, notons-le, est d’alléger le fardeau de l’inflation en se concentrant sur la réduction de la hausse des prix, en attirant les investissements et en renforçant le secteur privé. L’Egypte, selon son Premier ministre, Mostafa Madbouly, aspire à un partenariat plus fructueux avec le FMI dans la période à venir. Et ce, tout en s’engagement à poursuivre la mise en œuvre du programme de réforme économique entamé. Ce qui se traduira notamment par un plan d’introduction en Bourse d’entreprises égyptiennes.
Le gouvernement a établi dans ce cadre, en août dernier, une liste de 35 entreprises et banques à céder en Bourse. Début décembre, le Premier ministre a annoncé qu’«un plan détaillé de privatisation sera dévoilé concernant des entreprises opérant dans les secteurs bancaire, industriel, pharmaceutique et autres». C’est ce qu’a rapporté la presse égyptienne le 4 décembre.
C’est en effet l’un des éléments clés de la réforme en cours pour un pays lourdement endetté (plus de 308 milliards de dollars en 2023) avec une dette extérieure de 152,885 milliards de dollars fin juin 2024, selon les chiffres de la Banque centrale d’Egypte (BCE), publiés le 15 octobre dernier. A souligner que l’Egypte a vu la note Fitch Ratings relevée à «B» pour la première fois en quatre ans, alors que le FMI prévoit un taux de croissance du PIB de 2,4% cette année et de 4% en 2025.