Les délais et le suivi

16/12/2023 mis à jour: 00:36
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L’exigence de respect des délais de réalisation des projets ainsi que des engagements pris devant les citoyens a été régulièrement réitérée dans le discours officiel. Si la conviction est faite au sein de l’Exécutif et de l’administration centrale, la question reste posée sur les mécanismes concrets mis en œuvre pour réaliser cet objectif déterminant pour la bonne marche du développement à l’échelle nationale et rendre palpable cette volonté politique proclamée.

Un problème bien posé est à moitié résolu, mais cela n’exonère pas de prospecter une solution globale et efficiente. L’importance de ce dossier est en fait un véritable secteur devant bénéficier d’un suivi avec les outils les plus modernes, comme la numérisation, par ailleurs recommandée et adoptée dans tous les départements et à travers tous les segments de la vie nationale.

Il urge en effet de sortir de la méthode artisanale où le wali, au cours d’une visite des chantiers, semble découvrir son territoire et se scandalise des retards dans l’achèvement des plus simples opérations. L’emportement se mêle alors à la confusion dans la recherche d’un interlocuteur ou d’un responsable destiné à absorber les récriminations publiques.

Une bonne gestion est, désormais, l’antithèse de ces sorties médiatiques sans lendemain, ou avec un effet ponctuel et sans impact notable sur les autres chapitres de la vie locale. Quand un chef d’exécutif de wilaya ordonne avec fracas l’envoi d’une mise en demeure qui devait être expédiée deux années auparavant, il convient de s’interroger sur l’inertie de son propre directoire qui n’a pas signalé cette défaillance ni engagé les mesures administratives nécessaires.

Pour asseoir une nouvelle démarche ambitieuse et probante, il faudra commencer par réaliser que tous les projets – quelle que soit leur envergure, de la plus modeste cantine scolaire jusqu’à l’aménagement des zones d’activités – suscitent une égale attente parmi la population, espérant de longue date l’amélioration du cadre de vie, la création d’emplois et la production de richesse.

Une cartographie nationale des «projets en cours» est fortement indiquée afin de se donner les moyens d’agir en temps réel et de lever les contraintes, qui ne semblent pas baisser en intensité, au rythme voulu, à travers le pays. La plupart des situations de blocage appellent une réponse intersectorielle et une coordination entre les différents services déconcentrés de l’Etat.

On note l’exemple d’un chef d’entreprise qui ne s’est pas laissé démonter au cours d’une visite d’inspection, rétorquant avoir laissé en l’état un chantier de logements pour en engager un autre, en raison de l’absence de réponse de l’administration à une demande de déplacement d’une conduite d’AEP. Il est utile de rappeler que l’entreprise de réalisation n’est pas toujours en cause, et que la proportion des opérateurs indélicats est assez faible.

La bureaucratie et les dysfonctionnements au sein des services administratifs ont par contre été trop longtemps cultivés pour disparaître aussi rapidement, ou sur simple injonction informelle des instances centrales. La culture d’entreprise et l’esprit d’initiative doivent s’accompagner et être étayés par la modernisation de la gestion des affaires publiques, sur le double plan des moyens et des méthodes.

Parmi ces dernières, on peut observer la survivance des rapports tronqués ou en déphasage avec la réalité, une pratique pourtant vivement dénoncée récemment. Ainsi, la mise en avant d’échanges touristiques, dans une ambiance surfaite, n’est pas convaincante à un moment où le dossier de réhabilitation des structures hôtelières peine à être conclu et la rénovation des transports et du réseau routier ne dépasse souvent pas le stade des recommandations des élus locaux.


 

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