Malgré une année scolaire particulièrement difficile, marquée par des suspensions en cascade liées à l’épidémie de coronavirus, des grèves cycliques des enseignants ainsi qu’un système d’enseignement ayant revu à la baisse le volume horaire des élèves, les examens de fin d’année auront lieu du 6 au 16 juin prochain.
Plus que jamais se pose la question du niveau scolaire d’une génération dont la scolarité a été le plus souvent sacrifiée à cause de la pandémie de Covid-19. Quel bac aura-t-on en 2022 ?
Les épreuves du Brevet de l’enseignement moyen (BEM) et du baccalauréat se dérouleront du 6 au 16 juin prochain, a annoncé jeudi soir le ministère de l’Education nationale, qui a rappelé l’annulation de l’examen de fin de cycle primaire pour la session 2022.
Le calendrier des examens scolaires au titre de l’année 2022 a fixé la date de déroulement du BEM du lundi 6 au mercredi 8 juin prochain, les épreuves du baccalauréat devant avoir lieu du dimanche 12 au jeudi 16 juin 2022, précise un communiqué du ministère. Il est à rappeler que l’examen de fin de cycle primaire a été annulé pour la session 2022, le passage à la première année moyenne pour les élèves de la 5e année primaire devant se faire en calculant la moyenne annuelle de l’évaluation continue (le total des moyennes des trois trimestres divisé par trois), a ajouté la même source. «Cet examen sera remplacé, à compter de la prochaine année scolaire 2022-2023, par un examen d’évaluation des acquis de la phase d’enseignement primaire, et ce, après levée de l’organisation exceptionnelle de scolarité en vigueur en raison de la pandémie de coronavirus (Covid-19) et la reprise de l’organisation normale», précise la même source.
Le fait est que les trois dernières années scolaires ont été bouleversées par la crise sanitaire mondiale du coronavirus. Cette année encore, le secteur a connu des suspensions dans les trois cycles d’enseignement (primaire, moyen et secondaire) à cause de la propagation du virus, mettant à mal un enseignement déjà amputé de la moitié de son volume horaire.
Comme si cela ne suffisait pas, les enseignants affiliés au le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapeste) ont tenu une grève hebdomadaire de deux jours afin de protester contre la dégradation de leurs conditions socioprofessionnelles. Les élèves qui doivent passer leurs examens cette année auront ainsi connu une scolarité bouleversée, marquée par des modalités d’éducation inhabituelles qui aggravent la crise qui sévissait déjà dans ce secteur avant la pandémie.
Les experts internationaux ont mis en garde contre les conséquences de ces décisions sur l’éducation des enfants. Aussi l’Unesco et l’Unicef se sont-elles exprimées, à maintes reprises, contre les fermetures exceptionnelles des écoles, plaidant pour qu’elles ne soient envisagées qu’en dernier recours. Selon la Banque mondiale, en raison des pertes d’apprentissage et de la hausse des décrochages scolaires, toute une génération pourrait voir ses revenus tout au long de la vie amputés d’un montant estimé à 10 000 milliards de dollars, soit l’équivalent de 10% du PIB mondial.