Les balises du développement

15/02/2025 mis à jour: 19:25
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Le renouvellement des assemblées locales, à échéance régulière ou à travers des élections anticipées, est fortement attendu par les citoyens. Ayant connu plusieurs phases d’élaboration et d’enrichissement, le projet de code communal intègre des dispositions qui balisent le travail des futures équipes auxquelles échoira la gestion des affaires locales.

En plus de fixer les prérogatives des élus et les missions de l’administration de la commune, le texte de loi en attente d’approbation au niveau gouvernemental puis parlementaire trace les grandes lignes du programme d’action devant être mis en œuvre durant le mandat électif. Les engagements pouvant être mis en avant par les potentiels candidats aux élections sont quasiment consignés dans ce dispositif législatif, et le défi consistera à en assurer la traduction dans la vie locale.

Considérée comme la collectivité territoriale de base de l’Etat, la commune sera aussi un levier de développement qui sous-tend et consolide la dynamique économique nationale. L’avant-projet de loi précise, dans l’une de ses dispositions, que «la commune prend toutes les mesures en vue de promouvoir l’investissement et l’entrepreneuriat, facilite et accompagne les opérateurs économiques à travers la réunion des facteurs d’attractivité du territoire».

Plus qu’une simple structure d’accompagnement des investisseurs, la commune peut également «initier des projets et des partenariats économiques générateurs de revenus», et créer des établissements et des entreprises dans des créneaux jugés porteurs et adaptés aux atouts de la collectivité. Cette nouvelle vision de la gestion locale a déjà été ébauchée à l’occasion des différentes rencontres entre le gouvernement et les walis, où le rôle d’«acteur du développement», pour les élus et les exécutifs locaux a été réitéré avec force par les autorités centrales du pays.

Le texte de loi en cours de finalisation jette les bases de la «planification stratégique participative du développement» et prévoit la création par délibération de l’assemblée d’une instance regroupant des «acteurs économiques, associatifs, culturels et des représentants des citoyens de l’ensemble des localités de la commune». L’avènement d’une instance participative auprès de la commune est différemment appréhendé par des acteurs politiques, craignant parfois une forme de fragilisation du statut et du rôle de l’élu local.

L’expérience a pourtant démontré que les retards de développement sont souvent enregistrés dans les collectivités où les gestionnaires se sont progressivement éloignés des réalités vécues par les citoyens, en l’absence de tout mécanisme de médiation, d’espace d’écoute et de concertation avec la population.

Les réseaux sociaux relaient régulièrement des séquences où des responsables se retrouvent confrontés à des situations imprévues, quand une voix citoyenne bouscule le protocole encadrant l’activité officielle. L’incident est alors dépassé en formalisant une entrevue à l’initiative de l’administration locale.

Entre l’éclat d’une interpellation impromptue au cours d’une visite d’inspection et une audience personnalisée dans le bureau du wali, la solution médiane est de mettre en place une instance pérenne au sein des assemblées élues, à l’effet de maintenir un dialogue permanent avec la société civile.

La démocratie participative permettra de prendre en charge, dans les délais et en engageant les moyens nécessaires, les préoccupations premières des habitants, mais aussi d’identifier et de mobiliser les potentialités locales pour un véritable redémarrage de l’activité économique, créatrice d’emplois et de richesse.  
 

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