Les Algérois solidaires des Ghazaouis

21/10/2023 mis à jour: 08:34
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Photo : B. Souhil

L’Algérie a renoué, jeudi dernier, avec l’atmosphère du hirak du 22 février 2019. Des milliers d’Algériens, privés de manifestations publiques depuis plus deux ans, ont battu le pavé à Alger et dans la majorité des grandes villes du pays. Cette fois-ci, ils se sont mobilisés pour une autre cause qui leur est chère : la question palestinienne.

A Alger, à Oran, à Annaba, à Tizi Ouzou, à Béjaia, comme dans de nombreuses autres wilayas du pays, d’impressionnantes foules ont investi les rues pour réclamer la libération de la Palestine et dénoncer les crimes d’Israël, commis avec la complicité des Occidentaux, dont les Etats-Unis, à Ghaza. Pour ce rendez-vous, la mobilisation était au rendez-vous comme il fallait s’y attendre.

Toutes les franges de la société ont pris part à ces manifestations : femmes et hommes, vieux et jeunes, des enfants, des fonctionnaires, des travailleurs de divers secteurs et des avocats.

Une union sacrée pour un soutien sans faille à une population de Ghaza qui endure, depuis quinze jours, l’enfer d’une attaque barbare de l’occupant israélien. A Alger, tout était en place pour la réussite de cette marche dès les premières heures de la matinée. Les manifestants ont afflué vers la place du 1er Mai (ex-Champ des manœuvres), lieur de départ de la marche, dès 8h00.

A pied, à bord des véhicules particuliers ou transportés par les dizaines de bus réquisitionnés pour l’occasion, les marcheurs, arborant des drapeaux palestiniens et algériens, et portant des écharpes aux couleurs des deux pays, ont pris la direction de la place très tôt.

En petit groupe ou en solo, des manifestants ont d’abord fait un crochet du côté du palais du peuple, siège national de l’UGTA, où ils ont fait vibrer les lieux sous les cris de « Palestine, martyrs !» et «Djeich, Chaab maak ya Ghaza (Peuple et armée unis avec Ghaza)». Ils attendaient l’heure du début de la marche pour avancer vers la place du 1er Mai, distante de quelques dizaines de mètres, qui commençait déjà à se remplir.

«Libérez la Palestine !»

Pour l’occasion, les drapeaux palestiniens étaient aussi accrochés sur les façades des immeubles donnant sur la place, mais aussi tout le long de l’itinéraire de cette manifestation, encadrée par un important dispositif sécuritaire. Les manifestants, dont les rangs se sont renforcés au fil des heures, n’ont pas attendu l’heure prévue (11h) pour entreprendre leur marche vers la place des Martyrs.

Ils étaient munis de pancartes et banderoles portants des slogans appelant à la fin de l’agression contre la bande de Ghaza, la participants convergent en direction de la rue Hassiba Ben Bouali, pour rejoindre la place Mauritanie, le boulevard Zighout Youcef, avant d’atteindre le point de chute de la marche. «Ghaza under attack», «Palestine, nous ne t’avons pas oublié», «Ghaza, la victoire ou la mort», «Solidarité avec nos frères à Ghaza», «75 ans d’occupation illégale» et «Free Palestine», pouvons-nous lire sur ces banderoles et ces pancartes.

Tout le long du parcours, les manifestants, notamment les jeunes venus en force, scandent de nombreux slogans à la gloire de la Palestine et maudissant l’occupant israélien et ses alliés. «Libérez la Palestine, libérez Ghaza !», «Djeich, chaab m3ak ya Ghaza (Armée et peuple unis avec Ghaza)» et «à bas l’occupant israélien», lancent-ils en chœur. Ils ont également scandé des slogans hostiles au président américain, Joe Biden, qui a apporté son soutien à Israël, et au Premier ministre israélien, Benyamin Netanyhu, qualifié de «criminel».

«Non au meurtre des enfants, des femmes et des civils. Où sont les droits de l’homme ?», «Biden criminel de guerre», lancent-ils. Au niveau de la place des Martyrs, une scène a été aménagée par les organisateurs pour accueillir la foule avec des chants à la gloire de la Palestine. Un animateur lance, via un haut-parleur, des slogans que les marcheurs entonnent en chœur.

En guise de solidarité avec la Palestine, les autorités ont décidé d’ajourner toutes les activités sportives et culturelles, alors que la Présidence a ordonné l’annulation de tous les préparatifs de la célébration de l’anniversaire du déclenchement de la Guerre de Libération nationale.

 

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