La stabilité observée ces dernières années dans le secteur de l’éducation nationale, préservé des tensions pouvant surgir dans le monde du travail, est un acquis qui mérite d’être souligné.
Les annonces faites en cette rentrée scolaire au sujet de la lutte contre l’absentéisme des élèves des classes de terminale indiquent toutefois que la stabilisation devra désormais concerner les enseignements au sein des structures éducatives.
Même s’il est visible en classes d’examen, notamment aux derniers mois précédant le baccalauréat, le phénomène est latent à d’autres niveaux du parcours scolaire. Il soulève en fait la question lancinante de l’expansion incontrôlée des cours particuliers, destinés aux élèves de tous les paliers d’enseignement.
Cette activité parallèle devance souvent la rentrée scolaire, elle la conclut toujours et ne s’arrête qu’à la veille des examens de fin d’année, et empiète parfois sur les vacances d’hiver et de printemps, ce qui est véritablement dommageable pour les élèves.
Sous l’apparence générale d’un secteur stable, il y a un risque de dévoiement à la base qui prendrait à rebours tous les efforts d’édification de l’institution éducative, placée au cœur des préoccupations nationales. La scolarisation ne gagne nullement à être réduite au triptyque des élèves, des parents et des professeurs offrant des services rémunérés, faisant abstraction de l’agrément et de la conformité des locaux qui y sont affectés.
Il ne s’agit pas de mettre en cause ou d’accabler les enseignants, mais de les réhabiliter, de les remettre au centre de l’équation scolaire. Ils sont souvent oubliés dans les hommages formulés à l’occasion de l’obtention de résultats exceptionnels aux examens de fin de cycle, où l’on souligne volontiers le rôle des parents des élèves, qui sont parfois eux-mêmes enseignants des matières essentielles.
Des solutions adéquates doivent être mises en place pour amener les professeurs ayant acquis une longue expérience, reconnue et saluée, non pas à s’impliquer dans les cours périphériques de soutien, dont l’impact pédagogique est fort réduit, mais à s’investir dans la tâche cardinale de formation et d’accompagnement des nouveaux enseignants.
L’expertise et l’aura qu’ils ont engrangées leur permettent même de s’orienter vers l’édition de manuels en direction des formateurs et des apprenants. Le statut particulier des fonctionnaires de l’Education, dont la publication est attendue avant la fin de l’année, va apporter des réponses aux nombreuses questions posées, et aux attentes des effectifs de ce secteur névralgique. Il participera à l’amélioration de la qualité de l’enseignement, au renforcement et à la consécration du rôle des personnels d’encadrement pédagogique.
Des mesures ont concerné la révision des programmes et des matières enseignées, avec un appui supplémentaire à l’éducation sportive et à l’activité artistique. L’introduction de l’anglais est positivement évaluée et perçue, et verra sa place consolidée dans le système éducatif.
Il est des réformes qui ne commandent pas de longs délais pour leur conception et leur mise en œuvre. Elles sont déjà tranchées en aval, précisément par ceux auxquels elles sont destinées. Il suffit de considérer les demandes d’inscription dans les universités du monde par les premiers lauréats du baccalauréat.
Ils aspirent quasiment tous à poursuivre leurs études dans des institutions scientifiques comptant des dizaines de prix Nobel et des chercheurs à l’origine des plus grandes découvertes et inventions. La maîtrise de la technologie était un outil de développement, elle devient une exigence de survie dans un monde où les ressources se font rares et les conflits s’exacerbent.