L’Algérie, riche de ses massifs montagneux tels que le Djurdjura, le Hoggar ou les Aurès, possède un potentiel considérable pour le développement du tourisme de montagne. Pourtant, ce segment demeure largement sous-exploité, alors qu’il pourrait jouer un rôle-clé dans la diversification économique du pays et dans la création d’emplois durables.
Le tourisme de montagne offre de multiples opportunités : randonnées pédestres, alpinisme et sports d’hiver, sans oublier la mise en valeur du patrimoine culturel et artisanal des régions concernées. Toutefois, ces activités restent marginales face à d’autres secteurs.
Le manque d’infrastructures adaptées, l’absence de formation professionnelle pour encadrer les touristes et l’insuffisance de promotion nationale et internationale freinent l’essor de ce segment. A cela s’ajoutent des «perceptions erronées» liées à la sécurité dans certaines régions.
Cependant, l’un des défis majeurs du tourisme de montagne en Algérie réside dans l’anarchie urbanistique qui menace de défigurer certaines zones sensibles et touristiques. L’extension incontrôlée des constructions, souvent non planifiées et sans respect des normes environnementales, compromet non seulement la beauté naturelle des paysages, mais aussi leur attractivité à long terme.
Les montagnes, attirant de plus en plus de visiteurs, sont confrontées à des projets immobiliers mal conçus qui risquent d’entraver leur développement touristique. Il est temps, pour ne pas dire urgent, d’instaurer un modèle de construction adapté à ces zones, prenant en compte les spécificités écologiques et culturelles des montagnes.
Cela passe par la mise en place de réglementations strictes et de mécanismes de contrôle, mais aussi par l’intégration des principes de durabilité et d’authenticité dans les études et les projets de développement touristique. Des constructions respectueuses de l’environnement et de l’architecture traditionnelle pourraient non seulement préserver les paysages, mais aussi offrir une expérience plus enrichissante aux touristes. Il est donc crucial de conjuguer développement touristique et préservation des écosystèmes montagneux. Dans un contexte de dépendance aux hydrocarbures, le développement du tourisme de montagne pourrait offrir une alternative économique crédible.
Ce secteur a le potentiel de générer des revenus significatifs tout en créant une dynamique inclusive, notamment pour les populations locales. Les villages enclavés des zones montagneuses pourraient devenir des pôles d’attraction grâce à la création d’emplois dans l’hébergement, la restauration, l’artisanat et les services touristiques. Les montagnes algériennes, encore préservées, peuvent également séduire les touristes internationaux en quête de destinations écologiques et authentiques. Un sursaut national s’impose pour transformer cette richesse naturelle en une source durable de richesse et d’emplois.
Cela passe d’abord par des investissements conséquents dans les infrastructures (routes, gîtes et centres de formation), des politiques de promotion adaptées, mais aussi par une gestion rigoureuse de l’urbanisation dans les zones à fort potentiel touristique. L’écotourisme, en particulier, peut devenir un modèle exemplaire, combinant développement économique et respect de l’environnement.
Faire du tourisme de montagne un pilier économique, c’est non seulement diversifier les sources de revenus du pays, mais aussi inscrire l’Algérie dans une dynamique de développement durable. La richesse de nos montagnes ne doit plus rester un potentiel inexploité, mais devenir un moteur pour l’avenir.