Il y a des moments où le bonheur et la joie arrivent là où on ne les attendait pas. C’est le cas pour des exploits sportifs dont les gens ne mesurent pas l’importance, car ils surviennent à des moments de doute, de crise ou quand un pays traverse une phase sensible de son histoire.
Il y a quelques jours seulement, l’Algérie s’est fait une place de choix parmi le gotha africain du rugby à XV, après l’exploit réalisé par les Verts de la balle ovale en Coupe d’Afrique des nations, qui s’est déroulée du 20 au 28 juillet à Kampala, en Ouganda. Depuis sa disparition en 1972, ce sport est revenu progressivement pour connaître un nouveau point de départ à partir de 2007 grâce aux joueurs algériens évoluant en France formant le noyau de l’équipe nationale, mais aussi avec la création du Stade oranais, premier club algérien de rugby depuis l’indépendance.
L’année 2015 marquera la naissance de la Fédération algérienne de rugby, puis son adhésion à la World Rugby (l’équivalent de la FIFA pour le football), avec pour objectif de vulgariser ce sport en Algérie. Malheureusement, le rugby à XV reste très peu médiatisé dans notre pays, bien que l’histoire retienne toujours ses premiers débuts et succès au mois de juin 2015, quand l’Algérie avait remporté son premier match officiel.
En parvenant en finale de la compétition africaine face au Zimbabwe, jouée hier, assurant par la même une qualification historique en Coupe du monde, prévue en 2027 en Australie, là où personne ne les attendait, les Fennecs de la balle ovale ont réalisé un exploit qui ne diffère en rien de celui de l’équipe de football au Mondial espagnol de 1982.
Un début qui donnera des ailes au sport algérien, devenu une source de fierté pour la nation, grâce aux résultats obtenus par de jeunes athlètes pétris de talent et qui sont capables de réaliser des exploits pourvu que les moyens leur soient donnés. Il est loin le temps où des athlètes algériens rêvaient juste d’une participation honorable aux Jeux olympiques.
Depuis les années 1980, l’Algérie a prouvé qu’elle avait toutes les potentialités pour devenir une pépinière de champions et avoir une place dans le classement des pays médaillés au plus prestigieux rendez-vous sportif de la planète. La preuve a été donnée par les boxeurs Mustapha Moussa et Mohamed Zaoui, avant que la voie ne soit montrée par la grande Hassiba Boulmerka et l’inégalable Nouredine Morcelli, parfaites stars de l’athlétisme mondial durant la belle époque des années 1990. Elles seront suivies par les athlètes Nouria Benida-Merah, Ali Saïdi Sief, Djabir Saïd Guerni, Abderrahmene Hammad et Toufik Makhloufi.
D’autres noms resteront gravés dans la mémoire des Algériens, à l’exemple du défunt boxeur Hocine Soltani et ses autres coéquipiers, comme Mohamed Bahari et Mohamed Allalou, sans oublier les judokas Amar Benikhlef et Soraya Haddad. Aujourd’hui, une nouvelle génération est appelée à prendre la relève pour ces JO de Paris. On citera Djamel Sedjati, l’un des grands favoris du 800 m après sa performance réalisée lors du dernier meeting de Paris, aux côtés d’Imene Khelif, véritable star de la boxe algérienne, ainsi que la jeune prodige Kaylia Nemour, qualifiée de nouveau phénomène de la gymnastique mondiale.
Ceci sans oublier les ambitions de réaliser de meilleurs résultats par Messaoud Redouane Dris et Amina Belkadi au judo, et Saoussen Boudiaf et Zohra Kehli à l’escrime. Tous ces jeunes et d’autres feront la fierté de l’Algérie avec l’espoir d’entendre entonner l’hymne national à Paris.