Les syndicats du secteur de l’éducation ont affiché hier leur satisfecit quant au taux de suivi de la grève générale à laquelle ont appelé une trentaine d’organisations autonomes formant la Confédération des syndicats autonomes (CSA).
Quinze syndicats du secteur de l’éducation ont pris part à ce mouvement de protestation qui, selon ses animateurs, a été «largement suivi» dans pratiquement toutes les wilayas du pays.
Le taux de suivi varie d’une région à une autre et d’un établissement à un autre, et il est estimé entre 60% à 80%. «La majorité des établissements scolaires tous paliers confondus ont adhéré à cette action de protestation. Une adhésion totale et assez conséquente pour les travailleurs qui ne sont pas syndiqués», explique Messaoud Boudiba, porte-parole du conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapeste).
Le président du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, confirme et se réjouit de voir des enseignants et auxiliaires non syndiqués participer à ce mouvement de protestation, qui a un lien avec les conditions de vie des ménages, notamment la chute du pouvoir d’achat et les dernières décisions gouvernementales qui n’apportent, selon lui, aucun réel changement dans la situation socioprofessionnelle des fonctionnaires. «A cette grève, ont participé tous les corps du secteur de l’éducation, à leur tête les enseignants, les proviseurs, et les inspecteurs. Des directeurs et l’administration de certains établissements scolaires ont adhéré à la grève et beaucoup de lycées ont affiché un taux de suivi de 100%», note M. Amoura.
D’aucuns estiment que les «menaces» du ministère du Travail n’ont pas «découragé» les travailleurs. Bien au contraire, ce fut un autre élément déclencheur ayant incitait et poussait les réticents à rejoindre la contestation. Ce qui a tranquillisé et rassuré les travailleurs, selon M. Amoura, se sont les déclarations du chef de l’Etat qui a, dit-il, reconnu la légitimité des revendications des fonctionnaires des secteurs concernés par ce mouvement de débrayage. «Politique, nous sommes satisfaits puisque le président de la République n’a pas ignoré nos revendications et a ouvertement reconnu la légitimité de notre action, sinon pourquoi il annoncerait une revalorisation des salaires à la fin de l’année.
Ces déclarations ont rassuré les travailleurs qui ont décidé d’exprimer leur ras-le-bol face à la dégradation du pouvoir d’achat», explique M. Amoura, précisant que le secteur de l’éducation compose avec 30 000 enseignants vacataires, qui ne peuvent adhérer au processus de protestation.
Hier, au premier jour de ce débrayage, la tutelle ne s’est pas prononcée sur cette action, ni a contesté les chiffres avancés par les syndicats.