Native de Meskiana, dans le nord du vaste pays chaoui, Yamina Mechakra est l’auteure de deux romans, le premier préfacé par Kateb Yacine, reste le plus connu. Le second, qui présente formidablement son expérience de psychiatre, l’est malheureusement moins.
Les traductions, on en voit rarement dans les rares librairies qui restent ouvertes en Algérie. Et quand le texte traduit est celui d’un auteur reconnu on ne peut que s’en réjouir. Yamina Mechakra, est ces auteurs qui ont marqué la littérature algérienne contemporaine.
La romancière dont a fait l’éloge l’immense Kateb Yacine dans une préface à son roman, reste méconnu du grand public. Ses romans méritent de rencontrer un lectorat plus nombreux. «Il faut lire et faire lire ce livre, pour qu’il y en ait d’autres, et pour que d’autres élèvent la voix.
À l’heure actuelle, dans notre pays, une femme qui écrit vaut son pesant de poudre», lit-on dans son court mais percutent texte de présentation de la «Grotte éclatée», roman publié à la SNED (1979). Native de Meskiana, dans le nord du vaste pays chaoui, Mechakra est l’auteure de deux romans, le premier préfacé par Yacine, reste le plus connu. Le second, qui présente formidablement son expérience de psychiatre, l’est malheureusement moins. Celle qui a eu «une vie cruelle et tourmentée», a surtout était un médecin et ne courrait pas les salons mondains algérois. Son expérience de praticienne dévouée a inspire son ultime roman publié en 1999. Une jeune traductrice s’est emparée du texte pour l’offrir aux lecteurs arabophones.
Version originale
«Dans ce contexte particulièrement difficile, sort enfin, ma traduction vers la langue arabe du roman «Arris» de la grande écrivaine algérienne Yamina Mechakra (1949-2013), dix ans après sa disparition.
La traduction publiée chez les éditions Elkalima en Algérie, sort en même temps que la version originale du roman écrit en langue française, et ce dans le cadre de mon projet de restitution d’une partie des textes de référence de la littérature algérienne contemporaine, à travers la traduction vers la langue arabe, qui est systématiquement publiée avec le texte original», annonce Lamis Saidi dans une présentation succincte de son texte.
Editée par Elkalima, le texte, comme l’explique la traductrice, épouse des préoccupations contemporaines. «Arris» est le dernier roman de Yamina Mechakra ; c’est un roman sur l’identité mais qui questionne de façon pertinente, comme nous le faisons tous aujourd’hui, la notion de civilisation. Qu’est-ce que la civilisation ? Y aurait-il un lien entre la civilisation et la violence ?
Les «sociétés primitives, qui appartiennent à la terre jusqu’à en faire leur déesse, et qui vivent, évoluent puis disparaissent à son rythme vivant, seraient-elles moins civilisées que celles qui déracinent les pierres et les arrachent à leurs montagnes et cascades pour édifier des temples et des théâtres qui perpétuent l’illusion de l’éternité ?», souligne la traductrice et poète qui remercie les éditions Elkalima pour les «efforts consentis pour obtenir les droits d’auteur et, pour la patience et la rigueur en faveur d’une bonne qualité de traduction et d’édition».
Les deux livres (roman et traduction) seront disponibles dans les librairies algériennes et au stand des éditions Elkalima, au salon international du livre d’Alger, annonce la concernée.