Une mini-série, Alger confidentiel, avec clichés et incohérences, des islamistes opposants qui ne demandent que de l’amour, un drapeau amazigh accroché au mur d’un appartement de preneurs d’otages, des Algériens qui parlent avec un accent marocain, un agent de la CIA bedonnant, un personnage qui crie dans son téléphone l’heure et le lieu de son rendez-vous top secret à son correspondant qui le savait déjà et la fameuse question du qui tue qui revisitée par la chaîne franco-allemande, dont le président du Conseil de surveillance est toujours l’Algérien BHL, pour finir sur l’apothéose, le hirak de 2019 qui n’est pour le scénariste, Algérien aussi, qu’un coup d’Etat organisé au plus haut.
Production à vite oublier, mais qui n’a pas manqué de faire réagir l’Algérie officielle par la voix de la glorieuse APS dans le style western, revolver à la ceinture toujours prête à dégainer au moindre coup de téléphone. Sauf que cette fois, nous ne sommes pas allés jusqu’à la rupture diplomatique, bien au contraire, les avions militaires français ont de nouveau été autorisés à survoler l’Algérie pour aller au Mali, où les Maliens ne veulent plus d’eux. Réaction disproportionnée ?
Oui, on aurait dû faire la même chose, Paris Confidentiel avec Kamel Bouakaz et attendre joyeusement la réaction de l’AFP, à la différence qu’au niveau du cinéma algérien, c’est la déprime ; le fonds d’aide au cinéma FDATIC a été supprimé, il n’y a aucune obligation pour les chaînes TV algériennes d’acheter des productions nationales, on se demande ce qu’est devenu le secrétariat d’Etat chargé de l’Industrie cinématographique et le président Tebboune a nommé Ahmed Rachedi conseiller chargé du cinéma, 84 ans, façon d’enterrer le sujet. Mieux, moins d’un mois après avoir publié un décret exécutif autorisant le déclassement d’une parcelle du parc zoologique de Ben Aknoun pour accueillir la Cité du cinéma, une décision d’annulation vient d’être publiée au Journal officiel. Alors pourquoi tout ça ? Justement, c’est du cinéma