Le Quinoa dans ma cuisine : Des résultats encourageants dans les oasis d’Algérie

03/04/2024 mis à jour: 18:10
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Une vingtaine de femme ont participé aux différents ateliers dédiés au quinoa

Une vingtaine de femmes rurales ont participé à des formations sur le quinoa dans la wilaya d’El Meghair qui a co-organisé l’événement «Le quinoa dans ma cuisine» en guise de concours des meilleures recettes incluant ce super aliment actuellement en expérimentation à travers toutes les oasis du pays via des agricultrices leaders.

 

L’université Kasdi Merbah de Ouargla, représentée par le professeur Ouiza Jroudi enseignant-chercheur au sein de cette institution et responsable du projet et Mme Halima Khaled, directrice de l’annexe de l’institut technique de développement de l’agriculture saharienne d’El Aghfiane, en tant que partenaire social dans le cadre du projet Quinoa4Med, ont supervisé ces cycles de formation intensifs destinés à la promotion du quinoa chez les femmes rurales oasiennes.

Lors de la cérémonie de clôture du programme organisé à la veille du ramadan, elles ont tenu à exprimer leur gratitude envers les femmes talentueuses et créatives, qui ont brillé dans la préparation et la présentation de plats salés et sucrés à base de quinoa, tant dans des versions traditionnelles que modernes, ainsi que dans l’exploration des utilisations de la saponine en tant que sous-produit.

Dans la wilaya d’El Meghair, l’équipe gagnante de ce concours est celle de la commune de Tendla, qui a su accommoder ce produit agricole de différentes manières aussi délicieuses et économiques les unes que les autres ouvrant ainsi de nouvelles possibilités d’introduction de cette céréale sans gluten et peu calorique dans l’alimentation en tant que produit santé et surtout à l’adresse de la population cœliaque, de plus en plus présente dans la sphère associative et demandeuse de solution adaptées et peu coûteuse pour les ménages.
 

Et quoi de plus judicieux que de produire cet aliment dans les zones agricoles locales, permettant ainsi aux agricultrices de trouver de nouveaux débouchés et d’opérer des changements positifs en matière d’alimentation saine. 

Le rôle actif des femmes rurales des oasis dans le développement local tend à se concrétiser via l’innovation et la diversification des productions en vue de la réalisation d’un revenu supplémentaire pour améliorer les conditions de vie des familles. Ainsi, la culture du quinoa, nouvellement introduite dans la région, a permis un rendement moyen estimé à 35 QX/ha la saison écoulée.

Outre les femmes rurales d’El Meghaier, celles de Touggourt ont également bénéficié d’un atelier de formation sur la culture du quinoa et la valorisation de ses produits. Une démarche visant à dresser un bilan positif de l’expérimentation avec succès du quinoa en tant que culture résistant à la salinité de l’eau et du sol, nécessitant moins d’eau d’irrigation.

Halima Khaled, directrice de l’annexe de l’institut technique de développement de l’agriculture saharienne d’El Aghfiane, a affirmé que ces ateliers de formation sur la culture du quinoa et la valorisation de ses produits tirait son importance de l’engagement des femmes dans ce processus. 

Supervisé et accueilli par l’Institut technologique de formation en agriculture oasienne de Sidi Mahdi à Touggourt, il a bénéficié à environ 18 femmes rurales de cette wilaya. L’objectif est de former ces femmes et de les encourager à s’intéresser à ce produit et à lui consacrer davantage d’espace dans leurs exploitations agricoles. Elle a souligné le succès de la culture dans les sols salins locaux, connus localement sous le nom de «sebkha», et le faible besoin en eau qui a motivé la mise en place de parcelles expérimentales destinées à la démonstration.

La responsable de la formation a mentionné qu’une partie de l’atelier a été consacrée à la valorisation des produits du quinoa, allant du nettoyage et du séchage à la production de plats et de desserts sans gluten, ainsi qu’à la sensibilisation aux principes de l’emballage, de l’étiquetage et du marketing, tant au niveau local qu’à l’étranger, en exploitant notamment les médias sociaux pour la promotion.

Elle a également souligné l’importance de diversifier la production locale afin de réduire les importations en devises étrangères, car le quinoa est un produit bénéfique pour une large gamme de patients diabétiques et atteints de la maladie cœliaque, dont la santé est affectée par la consommation de produits à base de blé. C’est d’ailleurs l’objectif de l’équipe gagnante du concours à Touggourt, à savoir khalti Fatma et Dr Mansoura Ghettas auxquelles un hommage particulier a été rendu cette semaine pour leur détermination à promouvoir la culture du quinoa dans l’Oued Righ.  
 

Le Quinoa, des bienfaits et des opportunités à tous les niveaux

A rappeler que le quinoa appartient à la famille des amaranthacéae (à l’instar des épinards, des betteraves, et autres) et ses graines sont récoltées et consommées sous forme de céréales à haute valeur nutritive. C’est un super  aliment qui présente de nombreux avantages pour la santé. Riche en protéines, en fibres et en nutriments essentiels, il est sans gluten et convient aux personnes atteintes de la maladie cœliaque. Il peut être utilisé de différentes manières dans la cuisine, que ce soit en accompagnement de plats, dans des salades, ou même transformé en farine pour la préparation de pains et de pâtisseries sans gluten. 

Le quinoa offre également une opportunité de diversification agricole et de développement économique pour les femmes rurales. Il a été introduit en Algérie en 2013, à l’occasion de l’année internationale du quinoa, par l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à travers un projet régional concernant huit pays, dont l’Algérie.

Les résultats compilés obtenus lors de l’expérimentation de la culture du quinoa, durant les cinq premières années d’introduction, soit de 2013 à 2019 à travers les différentes annexes de l’Institut technique pour le développement de l’agriculture désertique (ITDAS) de Biskra, ont permis de démontrer que l’amarilla sacaca est la variété la plus appropriée dans les zones sahariennes et donne environ 18 quintaux à l’hectare. Il a également été noté que le coût de production ne dépassait pas les 170 DA par kilogramme. Le rendement a doublé depuis puisqu’il affiche désormais 35 quintaux à l’hectare. 

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